Djamila M
Le Laboratoire des études maghrébines, des élites et de la construction de l’État de l’Université d’Oran 1 Ahmed-Ben-Bella organisera, mercredi 10 décembre 2025, un colloque national d’envergure consacré à la commémoration du 65ᵉ anniversaire des manifestations de décembre 1960. Cette rencontre scientifique est organisée en étroite coordination avec la Direction des moudjahidine de la wilaya d’Oran et le Musée du Moudjahid.
Placée sous le thème « Les manifestations de décembre 1960 : une mobilisation populaire face aux manœuvres de De Gaulle », la manifestation mettra en lumière la portée historique, politique et symbolique de cet épisode majeur de la lutte pour l’indépendance nationale, considéré comme l’un des moments décisifs qui ont marqué la dernière phase de la guerre de libération et inscrit durablement ces journées dans la mémoire collective algérienne.
Dans une déclaration, le Dr Aït Habouche, directeur du Laboratoire des études maghrébines, a indiqué que le colloque réunira un large panel d’enseignants-chercheurs et de spécialistes venus de plusieurs universités du pays, notamment celles de Tiaret, Relizane et Chlef, ainsi que des experts en histoire politique et en relations internationales. Cette pluralité de contributions, a-t-il souligné, conférera à la rencontre une dimension scientifique de haut niveau et favorisera la diversité des analyses autour des événements de décembre 1960 et de leurs répercussions sur le cours du combat national.
Selon le même responsable, les travaux viseront à revisiter les causes profondes ayant conduit au déclenchement des manifestations du 11 décembre, tout en contextualisant les conditions politiques, tant internes qu’internationales, dans lesquelles elles se sont déroulées. Les débats porteront également sur les conséquences directes de ce soulèvement populaire, notamment son impact sur le processus de négociations entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne et les autorités coloniales françaises, ainsi que sur le renforcement de la position de l’Algérie au sein des instances des Nations unies.
Une attention particulière sera portée à la dimension symbolique et militante de ces mobilisations, perçues comme une expression éloquente de la résistance populaire organisée. Elles ont constitué une réponse claire et massive aux tentatives du général de Gaulle de contourner la revendication d’indépendance à travers des projets d’intégration ou de réformes jugés illusoires. De nombreuses villes algériennes furent alors le théâtre de manifestations qui ont démontré l’adhésion totale du peuple aux objectifs du Front de libération nationale et son attachement indéfectible au projet de libération et d’édification d’un État souverain.
Le Dr Aït Habouche a rappelé que les manifestations du 11 décembre 1960 ont marqué un tournant stratégique dans la Révolution algérienne, illustrant la puissance de la mobilisation populaire et sa capacité à peser sur la scène internationale. Cette insurrection, qui avait capté l’attention de l’opinion mondiale, a provoqué un profond ébranlement jusque dans certaines sphères politiques françaises et incité plusieurs États à réviser leur position vis-à-vis de la question algérienne, contribuant ainsi à renforcer la légitimité du combat pour l’indépendance.
Les organisateurs soulignent enfin que ce colloque ne se limite pas à un simple devoir de mémoire. Il se veut un espace de réflexion scientifique ouvert, propice à l’échange d’analyses et de perspectives entre chercheurs, étudiants et passionnés d’histoire contemporaine. Cette rencontre ambitionne également d’ouvrir de nouveaux questionnements autour des mécanismes de construction de l’État national après l’indépendance, à la lumière des enseignements tirés du parcours révolutionnaire. Les travaux devraient aboutir à l’élaboration de recommandations scientifiques destinées à enrichir et dynamiser les recherches futures consacrées à cette période charnière de l’histoire de l’Algérie.




















