Wassila B.
C’est dans l’architecture futuriste du Centre International de Conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, symbole d’une Algérie moderne et résolument ouverte sur le monde, que s’est joué ce samedi un acte fondateur pour l’avenir économique du continent. Alors que s’ouvraient les travaux de la 4ème édition de la Conférence Africaine des Start-up (ASC), tous les regards étaient tournés vers le message stratégique du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Lu en son nom par le Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, ce discours n’a pas seulement inauguré un événement : il a tracé la feuille de route d’une Afrique audacieuse, décidée à conquérir sa souveraineté technologique. En qualifiant cette conférence de « plus grand espace rassemblant les jeunes créateurs », le Chef de l’État a réaffirmé le rôle central d’Alger comme capitale névralgique de l’innovation au sud de la Méditerranée.
Placée sous le thème « Fiers des entrepreneurs africains », cette édition se veut le reflet d’une jeunesse résiliente. Pour le Président Tebboune, ce choix thématique dépasse la symbolique ou le simple slogan marketing ; il incarne la capacité de la nouvelle génération à « transformer les défis en opportunités et les ambitions en une réalité économique ».
Cette vision marque une rupture avec les narratifs pessimistes qui ont longtemps collé à la peau du continent. Le Président invite l’Afrique à changer de regard sur elle-même : il ne s’agit plus de gérer la pauvreté, mais de créer de la richesse par l’intelligence. Le concept de « Champion » renvoie à l’ambition de voir naître des licornes africaines – ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars – capables de rivaliser avec les géants de la Silicon Valley ou de l’Asie.
Le message présidentiel a été l’occasion de dresser un bilan positif de la politique nationale en matière de startups. Grâce à un écosystème favorable (cadre juridique flexible, fiscalité incitative et rapprochement avec l’université), l’Algérie compte terminer l’année avec plus de 13 000 startups. Mais l’ambition algérienne ne s’arrête pas là. Le Président Tebboune a pris un engagement personnel fort devant l’assistance :
« Je tiens à saisir cette occasion pour réaffirmer mon engagement personnel à atteindre 20 000 startups d’ici fin 2029. »
Souveraineté technologique
Cette projection chiffrée démontre que l’Algérie ne se contente pas d’accueillir l’événement, mais qu’elle se positionne en leader par l’exemple, avec une volonté de partager son expérience, notamment avec le Rwanda, invité d’honneur de cette édition et modèle continental de transformation numérique.
L’un des points les plus saillants du discours réside dans la dimension géopolitique de la technologie. Le Président a affirmé que cette Conférence vise à « renforcer la souveraineté technologique du continent ». À l’heure où la donnée est devenue le nouvel or noir et où l’intelligence artificielle redéfinit les rapports de force mondiaux, l’Afrique ne peut se permettre d’être un simple consommateur passif de technologies importées.
Pour le Chef de l’État, incarner « l’esprit d’une Afrique ambitieuse », c’est maîtriser ses propres infrastructures numériques, ses propres codes et ses propres données. C’est une question de sécurité nationale et continentale. En accueillant cet événement, l’Algérie offre un terrain neutre et propice pour que les gouvernements et les entrepreneurs africains définissent leurs propres règles du jeu.
La pertinence de la vision du Président Tebboune est confirmée par l’affluence exceptionnelle à ce sommet. Les chiffres donnent le vertige : plus de 25 000 participants, 40 délégations ministérielles, 200 exposants et 150 investisseurs.
Cela signifie que la quasi-totalité des décideurs politiques africains en matière d’économie numérique sont réunis sous le même toit, au CIC. C’est une victoire diplomatique majeure pour l’Algérie, qui réussit à fédérer le continent autour d’un projet positif. La présence de l’ambassadrice Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), aux côtés du gouvernement algérien, illustre d’ailleurs la parfaite synergie entre l’Agenda 2063 de l’UA et la stratégie nationale algérienne.
Au-delà des discours, le Président a appelé à des actions concrètes pour structurer l’écosystème continental : Le Fonds Continental : Une étape stratégique pour financer l’autonomisation des jeunes et freiner la fuite des cerveaux. Un Marché Unifié : Permettre aux startups de se développer à l’échelle du continent pour attirer davantage d’investissements internationaux. L’Intelligence Artificielle : S’appuyant sur la « Déclaration d’Alger », l’objectif est de jeter les bases d’une transformation numérique avancée. Dans les allées du CIC, cette volonté se traduit déjà par des échanges intenses. Des investisseurs du Nigeria discutent avec des développeurs kényans ou algériens ; des experts internationaux partagent leurs analyses. Alger s’impose ainsi comme le hub où se pensent, se financent et se lancent les projets qui transformeront le quotidien de millions d’Africains.
Le discours du Président Abdelmadjid Tebboune fera date. Il ne s’agissait pas d’une simple allocution protocolaire, mais d’un acte de foi envers la jeunesse africaine. Si l’histoire retiendra que c’est à Alger que les futurs champions africains ont trouvé l’impulsion nécessaire pour conquérir le monde, alors la vision du Président Tebboune aura pleinement porté ses fruits. L’Algérie, locomotive de l’innovation, est en marche.




















