Selon un communiqué de la Direction de la Protection civile, de la wilaya d’Aïn Témouchent, il a été enregistré 776 incendies durant la période allant du 01 juin au 31 août 2018 dont 39 sinistres relatifs aux forêts, 102 liés aux récoltes céréalières et chaumes, 557 correspondants aux mauvaises herbes, 13 en rapport avec les aliments de bétail (fourrage) et 05 autres des feux d’arbres fruitiers (principalement l’olivier). Ces statistiques, si l’on peut les appeler ainsi ne passent pas sans que l’observateur averti s’autorise à faire une lecture d’analyse succincte pour commenter les chiffres fournis à la presse et à travers elle à l’opinion publique et ceux habilités à faire des rapports aux hautes autorités du pays. Un simple calcul d’écolier lui permet de dire qu’en moyenne il a été signalé 8,62 incendies par jour.
L’autre question de taille est de savoir si la défense civile a mobilisé des moyens en conséquence, pour pouvoir intervenir dans le temps et dans l’espace ?
Ces interrogations vont plaire à certains et déplaire à d’autres mais le droit d’informer nous dicte en toute équité à les évoquer.
Les espèces à essence forestière
et fruitière, les plus menacées
Quand on examine l’ampleur des dégâts causés, l’attention de l’observateur, s’autorisant à faire des commentaires est focalisée de prime abord sur les pertes causées aux espèces à essence forestière et fruitière. Ainsi le bilan parle de 60 hectares de pin d’Alep de maquis et buissons. Pas moins de 28 hectares ont été ravagés par les feux uniquement dans la zone forestière de Sassel, dans la commune de M’Saïd, dont environ 20 hectares la semaine écoulée. Certains témoins oculaires de l’environ immédiat du massif forestier dévasté par les feux de forêt, ont rapporté qu’il a été trouvé dans des endroits des restes d’âtres encore chauds.
Et c’est certainement à cause de ça que les responsables des forêts ont décidé d’interdire aux gens l’accès à la forêt de Sassel et ses environs. Ce n’est pas aussi facile pour y arriver à maintenir l’ordre dans une forêt qui s’étend sur 4.000 hectares environ mais cette décision doit être suivie par la mise en œuvre d’une signalisation importante, portant interdiction d’entrer et de chasser dans cette réserve. En plus des 60 hectares de forêt dévorés par les flammes, on enregistre 60 hectares de céréales sur axes, 164 hectares de chaumes, 1460 bottes de foin, 425 arbres fruitiers et 69 hectares d’herbes sèches. Un schéma directeur d’intervention de protection s’impose en toute urgence
Cependant, les interventions des éléments de la défense civile, dans la wilaya d’Aïn Témouchent, sur toute la réserve estimée à plus de 5.700 hectares à Sassel et sur le prolongement de cette région forestière, dense et majoritairement à essence de pin d’Alep, n’est point chose aisée. En sus le rapport a révélé que les efforts déployés par les pompiers ont pu sauver 254 d’hectares de céréales sur pied, 11.155 bottes de foin et de paille, 09 hectares d’arbres fruitiers et 2.208 arbres de même essence. Interdire l’accès à la forêt de Sassel et ses environs suppose que le ministère de l’Agriculture qui coiffe le secteur des Forêts a mis un ensemble de mesures dissuasives à appliquer sans tarder.
Et parmi celles dites urgentes et de mettre au point un dispositif de sécurité et de protection conséquent mais qui est assez coûteux et hors de portée de la Conservation des Forêts de la wilaya d’Aïn Témouchent. Aussi, il était question de faire appel à la Fédération des Chasseurs au nombre de plus de 150 éléments qui ont suivi depuis peu, un stage de formation à l’ITMAS (Institut de Technologie Moyen Agricole Spécialisé).
Quel rôle pour la Fédération
des Chasseurs et les concessionnaires?
En sus au début de l’année la Conservation des Forêts de la wilaya d’Aïn Témouchent avait procédé à la concession de portions de forêt, dont le but de faire de ces concessionnaires des aides forestiers en mesure de constituer les premiers défenseurs du patrimoine forestier au moment de l’apparition des premières flammes au niveau, où ils sont implantés. Aussi durant cet été on n’a pas été renseigné sur une quelconque action de bénévolat entreprise par les concessionnaires. Aujourd’hui, le patrimoine forestier ne peut en aucun cas resté en proie aux actions des pyromanes ou de gestes incontrôlés de campeurs qui continuent à abuser de ce patrimoine qui a coûté les yeux de la tête pour le réaliser depuis l’indépendance nationale. Un programme d’urgence devant mettre au point une étude pour la protection de ce patrimoine qui chaque année, plusieurs dizaines d’hectares sont dévastés par les feux de forêt. Souvent les pompiers et les forestiers éprouvent de sérieux problèmes pour se rendre en pleine forêt pour aller attaquer les flammes. L’inexistence de routes, de points d’eau de proximité, de moyens suffisants, complique davantage la mission des éléments de la défense civile et des forestiers qui disposent des moyens qui laissent à désirer, dans tous les domaines. La question est posée, les autorités de la wilaya vont certainement examiner cette interrogation et voir ce qui est urgent à faire.