Zitouni Mustapha
«Je ne reconnais plus le Mouloudia, ce grand club qui faisait vibrer les tribunes et gradins des stades de tout le pays, d’Alger à Constantine ou à Annaba, quand le MCO se déplaçait, les stades étaient pleins à craquer, on venait voir l’affiche du jour, les Fréha, Belkedroussi, Krimo, Bediar et la charismatique Miloud Hadefi et son légendaire numéro 5 aux couleurs rouge et blanc, les Mejahed, Kechra et tant d’autres joueurs qui ont fait le bonheur du football national. On venait de partout pour voir jouer «ouwled El Hamri » et écouter leur célèbre galerie, joueurs, entraîneurs, arbitres et officiels, avaient tout simplement du respect pour ce grand club cher au regretté Kacem Elimam.»
Ce sont les propos d’un des anciens fervent du club, qui ne va plus au stade et qui ne suit même plus son club comme beaucoup d’autres Oranais qui se demandent à ce jour, que se passe-t-il au Mouloudia, au club de toute une ville ? Et pourquoi, le MCO est-il tombé si bas ? Car il faut le dire, le Mouloudia Club d’Oran, n’est que l’ombre de lu même. Jamais du temps des anciens du Mouloudia, un Badou Zaki, n’aurait pu, ni même oser se moquer comme il a fait d’un grand club comme le MCO, mais cela n’est en fait qu’un autre triste et énigmatique chapitre de sa venue et de son départ d’Oran, la descente aux enfers ne faisait que s’accentuer.Les derniers évènements, ou plutôt les derniers déchirements entre membres du club, a étonné même au-delà des frontières de la ville d’Oran, tout le monde en parle dans le milieu sportif, insultes de bas niveau, tractations puériles et plus encore, mais à Oran, tout le monde sait ce qui se trame et qui fait quoi, car comme le disent les amoureux du club, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, le Mouloudia est une locomotive de tout le pays et il n’appartient pas uniquement à quelques personnes qui ont fait de ce club mythique, la risée du monde du football national. Les conflits entre les diverses parties ont fait qu’aucune réunion du Conseil d’Administration de la SSPA/MCO n’a pu avoir lieu depuis un peu plus d’une année, ce qui est contraire aux dispositions réglementaires, régissant les sociétés commerciales. Mais selon nos sources, des membres du Conseil d’Administration laissent entendre qu’ils préparent désormais une réunion décisive de leur instance au cours de la trêve hivernale, avec comme ordre du jour l’ouverture du capital social de la société, «quitte à ce que le conclave ait lieu sans la présence du président,» confie l’un des membres du Conseil d’Administration.
Pour rappel, pour les nostalgiques, le nom du Mouloudia Club d’Oran a été inspiré du jour de la création du club, le 14 mai 1946 qui coïncidait avec la fête du Mawlid (la naissance du prophète Mahomet) : Mouloudia de Mawlid.Le Mouloudia Club d’Oran activera jusqu’en 1956 avec une interruption entre cette année-là et 1962 à la suite du mot d’ordre du FLN de ne plus participer aux compétitions dans le cadre de la Révolution contre la colonisation française.En 1977 Le ministère du Sport introduit une réforme sportive, les clubs sont pris en charge par les grandes sociétés, appartenant à l’Etat et du coup, le Mouloudia Chaâbia d’Oran, pris en charge par Naftal devient semi professionnel et prend comme nouveau nom Mouloudia Pétroliers d’Oran.
En 1988, Les sociétés algériennes se désistent des clubs, ainsi le Mouloudia prend le nom du Mouloudia Club d’Oran jusqu’à nos jours.


















