Belmadani hamza
Le coordinateur national du comité de pilotage du plan national cancer 2015-2019 le professeur Messaoud Zitouni a annoncé jeudi dernier que près de 70% des objectifs de ce plan ont été réalisés. Dans une déclaration à la presse en marge de la tenue des 4emes journées internationales d’oncologie médicale d’Oran à l’hôtel Sheraton.
L’interlocuteur a expliqué que le plan national cancer 2015-2019 est en « très bonne voie de réalisation et de mise en oeuvre ». En citant deux éléments majeurs qui ont contribué à cela dont la volonté politique qui a été déclaré par le président de la république M.Abdelaziz Bouteflika quand il a mis en place lors d’un conseil des ministres le 24 mai 2015. Le comité de pilotage qui est entrain de suivre et d’évaluer ce plan et le deuxième élément est la persévérance et la volonté des experts algériens qui selon le professeur ont travaillé durant 3 ans sans relâche.
« Nous sommes a près de 70% de réalisation des objectifs de ce plan qui avait été fixés. Mais cela ne veut pas dire que 70% de tous les problèmes du cancer ont été réglés.
Comme on le constate, cette pathologie, continue à augmenter »dira-t-il, avant d’ajouter : « Par contre de l’avis des experts qui ont mis en place des indicateurs de performance, Il est clair qu’en 3 ans nous avons atteint un nombre d’objectifs et le résultat final sera donné dans un an et demi quand un rapport définitif sur nos efforts entrepris, sera établis.
Pour que nous puissions optimiser les atouts multiples dont dispose l’Algérie et corriger les erreurs et les disfonctionnements » conclue le Pr Zitouni.
Il est à noter que le plan national cancer (2015-2019) dresse plusieurs recommandations et propositions en vue d’améliorer la prise en charge des malades et la lutte contre cette pathologie, comme la mise en place des programmes de prévention contre les facteurs de risque, la facilitation du parcours du malade, le raccourcissement des délais diagnostic, la redynamisation du traitement et l’augmentation du financement. Il propose également des mesures thématiques, portant sur la veille épidémiologique permanente, la prévention-dépistage, l’accueil, le traitement chirurgical, la radiothérapie, les soins palliatifs, la mise en place d’un dossier médical patient unique et informatisé, installation d’un système d’information sur les cancers liés à l’environnement et ceux associés à des facteurs de risques professionnels avec les deux secteurs concernés.
Par ailleurs et concernant le cancer colorectal qui ont été le thème des 4ème journées internationales d’oncologie. Le Pr Zitouni a affirmé que le nombre des cas de cette maladie sont en train d’augmenter comme tous les autres cancers mais d’une manière beaucoup plus rapide. « Cette augmentation est due à des problèmes de la mauvaise alimentation. Les algériens abandonnent de plus en plus leur alimentation traditionnelle qui est très bénéfique pour la santé, et prend beaucoup d’aliments artificiels (alimentation transformé) »précise-t-il.
Dans le même cadre et pour diminuer la gravité des cancers colorectaux. L’interlocuteur a mis l’accent sur la nécessité des précautions alimentaires à suivre surtout chez les jeunes comme ce type de cancer avant de se développer, évolue pendant de nombreuses années. A propos des statistiques, le Pr Zitouni a rappelé que le nombre des cas des cancers colorectaux représente 10% de tous les cancers en Algérie soit entre 4.000 et 5.000 cas annuellement.
L’interlocuteur a insisté également sur l’importance du dépistage. « Cette maladie est le pur exemple de l’importance du dépistage, si elle est découverte tôt, elle est très bien guérie » dira-t-il. Le coordinateur national du comité de pilotage du plan cancer a annoncée aussi qu’une compagne permanente de dépistage du cancer du côlon sera bientôt entamée dans des wilayas de l’ouest du pays a l’instar d’Oran. Ce qui permettra de diminuer a l’avenir l’incidence et la mortalité de cette maladie.
Concernant les thérapies avancées à l’instar de la thérapie ciblé et l’immunothérapie, le Pr Zitouni a expliqué que même si ces thérapies apportent une amélioration de survie a une partie des malades. « Mais ils ont deux problèmes, le premier est le fait qu’elle entraine des fois des complications, ce qui oblige le malade à arrêter le traitement et le deuxième est leur prix élevé, il faut que ces prix soit plus rationnels comme l’on fait un certain nombre de pays notamment l’Angleterre qui limite les indications de ces thérapies pour les malades qui ont le plus besoin » précise-t-il, avant d’ajouter : « il est nécessaires d’avoir des études par les oncologues algériens pour savoir plus sur l’état des malades. La clé du problème est encore une fois dans le dépistage » conclue le Pr Zitouni.
Lancement prochain d’un projet pilote
de dépistage du cancer colorectal â Oran
Un projet pilote de dépistage du cancer colorectal sera entamé dans les semaines à venir à Oran, a annoncée jeudi dernier le chef de service d’oncologie du centre hospitalo-universitaire (CHUO), le Pr Boushaba Abdelkader. «Un projet pilote va démarrer prochainement à Oran et quelques wilaya de l’ouest du pays. Ce projet regroupe les différents services du CHUO, EHU et les centre anti cancer de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès. Il consiste à mettre en place les moyens humains et les infrastructures et les équipements nécessaires pour lancer le dépistage du cancer colorectal » dira-t-il en marge des 4emes journées internationales d’oncologie dont il est le président ouvertes jeudi dernier à l’hôtel « Sheraton ».
Ce dépistage selon notre interlocuteur, s’adresse aux sujets sains qui n’ont aucun signe de la maladie et qui peut être, va détecter des cas de ce cancer, dont le traitement sera efficace et moins coûteux. Comme première étape de ce projet, « l’information et la sensibilisation des citoyens sur cette maladie est Primordiale. Il faut que les gens acceptent de se faire dépister » précise notre interlocuteur. Concernant le nombre des cas de cette maladie recensés à Oran, près de 100 nouveaux cas ont été enregistré par le service d’oncologie du CHUO depuis le début de l’année en cours, dont plus de 50% arrivent à un stade très avancé.
Le Pr Boushaba a insisté sur l’importance de l’hygiène de vie comme prévention primaire de « Cette maladie qui prend de l’ampleur en Algérie et dans le monde, et des études sont en cours pour déceler les causes, c’est clair qu’il y’a des facteurs alimentaires, mais sûrement d’autres facteurs » dira-t-il, avant d’ajouter : « il faut diminuer la consommation des viandes rouges et des graisses, faire du sport et se renseigner sur cette maladie » conclue-t-il. Notons que près de 400 spécialistes dont des experts étrangers ont pris part à cet événement qui permettra de faire le point sur les actions prioritaires à mener sur le terrain dans le cadre de la feuille du route que constitue le plan national cancer ainsi que de fournir une revue des plus importants avancés réalisés dans la prise en charge des cancer digestifs en général et le cancer colorectal et les tumeurs « Neuro-endocrines » en particulier. Notons que le cancer colorectal est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules du côlon ou du rectum. Le mot « maligne » signifie que la tumeur est cancéreuse et qu’elle peut se propager (métastases) à d’autres parties du corps.
Le côlon et le rectum font partie du gros intestin et de l’appareil digestif. Le côlon absorbe l’eau et les éléments nutritifs et achemine les résidus (selles, ou matières fécales) au rectum. Les cancers du côlon et du rectum sont regroupés dans la catégorie cancer colorectal puisque ces organes sont faits des mêmes tissus et qu’il n’y a pas de limite claire entre eux.
Les cellules du côlon ou du rectum subissent parfois des changements qui rendent leur mode de croissance ou leur comportement anormal. Ces changements peuvent entraîner la formation de tumeurs bénignes, comme des polypes hyperplasiques ou inflammatoires, qui ne sont pas cancéreuses.
Des changements dans les cellules du côlon et du rectum peuvent aussi engendrer des états précancéreux. Cela veut dire que les cellules ne sont pas encore cancéreuses, mais que leur risque de devenir cancéreuses est plus élevé. Les états précancéreux du côlon et du rectum les plus courants sont les adénomes et les syndromes du cancer colorectal héréditaire.

















