Kaid Omar

Depuis des lustres, et chaque année que le Bon Dieu fait, pour les passagers réguliers, estivants de fortune et surtout les résidents, le constat est unanime et incontestable. C’est la dégradation systématique du cadre de vie et celle de l’environnement dans le superbe village côtier de Cap Falcon. Des inquiétudes et un vif désappointement chez ses résidents, qui n’ont jamais cessé de revendiquer et de crier haut et fort, pour un peu plus de considération par des opérations de développement pour faire face à la déchéance de leur lieu de retraite. Partie intégrale du territoire de la municipalité d’Aïn El Türck, Cap Falcon végète, en effet, dans l’oubli et le mépris des autorités locales qui se sont succédé depuis des mandats, sans pour autant être sensibles au marasme et la mal-vie dont toute la population côtière en souffre. “C’est du mépris”, diront les riverains face au manque de réaction et d’intéressement à leurs légitimes et élémentaires revendications.
En plein cœur de la zone d’extension touristique, ou ZET, sur une superficie de plusieurs hectares, tout le long du captivant et paradisiaque versant maritime qui jouit de sites et vues panoramiques à embaumer la vue et le cœur, n’a abouti finalement qu’à donner le tournis aux investisseurs et autres gérants des stations balnéaires de renom du Vieux continent. Une grande opération d’aménagement urbain est urgente et plus que nécessaire. Le village est sous asphyxie, selon le constat préliminaire établi sur le terrain. Les revendications de sa population, expriment le désarroi et la nécessité d’une opération de grande envergure, pour redonner vie aux lieux et contribuer, notamment, à redorer un blason terni depuis de longues décennies. Chaussées dégradées de toutes les venelles, ruelles, notamment la principale rue qui brille par le manque inexplicable de trottoirs. L’éclairage public est au seuil de la défaillance, si ce n’est inexistant dans la majorité des points. Ce qui illustre un peu mieux la situation d’un cadre de vie déplorable et sans espoir à priori, et qui va crescendo à s’embourber dans la totale et dramatique précarité. Cela n’aura pas suffi aux malheurs des riverains falconnais pour se voir accompagner dans leur sinistre désarroi par l’envahissement subit de nouveaux occupants de bidonvilles. Un phénomène qui a pris des proportions démesurées, ces dix dernières années, encouragées par le laisser-aller, le désintéressement et le laxisme des autorités locales à tous les niveaux et hiérarchies. Ce comportement de mépris des uns et des autres, a rendu encore plus sombre un tableau de vie à ne pas envier. “Sinon comment expliquer que toutes les opérations d’extension, d’embellissement dont ont bénéficié les zones mitoyennes ne soient pas étendues à notre village”, avoueront les résidents, désappointés, pleins de rancœur et très déçus par le fait qu’ils ont les mêmes droits, en tant qu’Algériens, pour que leur bourgade profite de telles opérations d’aménagement, tel le cas du boulevard des Dunes qui a consommé des montants faramineux, mais qui, en fait, n’est finalement, que de la poudre aux yeux des visiteurs occasionnels. A quelques hectomètres, à peine le premier lacet abordé, c’est l’hideuse face cachée de Cap Falcon pour comprendre les raisons de la colère d’une population au bord de la dépression, tellement choquée par la politique des “2 poids, 2 mesures” qui caractérise le dépit des habitants dudit village où les entassements des ordures et des déblais de matériaux de construction font, désormais, partie du paysage. Ce triste état de fait explique, sans aucun doute, la présence record de meutes de chiens qui errent, H24, au sein et dans les abords immédiats de Cap Falcon, une bourgade qui tient sa réputation et sa renommée de son mythique phare. Des habitants qui ont récemment commencé à s’organiser, pour se concerter autour d’une association face à ce déplorable état de fait, et qui continuent à dénoncer « le manque d’initiative à même d’améliorer le cadre de vie et, par-là sauvegarder et préserver l’environnement, dans une localité aux mille facettes et prestigieux panoramas touristiques. » Une association qui ambitionnait à servir de lien d’audience entre des revendications légitimes et la sensibilisation des gestionnaires et des élus locaux à tous les niveaux. Et ce n’est guère un secret de Polichinelle pour rappeler que ce village n’est desservi par aucun véhicule de transport public. L’absence de transport public, reliant ledit village à la commune d’Aïn El Türck est durement ressentie, notamment, par les collégiens et les lycéens. Tout autant que l’absence de collège d’enseignement moyen, d’annexe postale, de services plus étendus au niveau du dispensaire de santé de proximité, notamment une ambulance pour les urgences, ainsi que ceux de l’annexe de l’état civil. Et sur le plan sécuritaire, la nécessité d’une Sûreté Urbaine est plus que souhaitée par les riverains. Et bien d’autres priorités à initier telle la réfection de la chaussée avec des trottoirs normalisés, le ramassage des ordures ménagères mieux organisé, des espaces verts et aires de jeux, ainsi que l’éclairage public pour redonner la vie à une cité en mal d’inspiration et qui étouffe sous le poids des contraintes et de l’oubli. Une paradisiaque bourgade qui a besoin de renaître de ses cendres. Une aspiration pour ses résidents et un vœu pour nous autres amateurs de la belle nature. Toutefois, les paisibles et hospitalières âmes qui y résident investissent tous leurs espoirs dans le nouvel Exécutif communal élu il y a deux mois pour une meilleure considération