Zitouni Mustapha
On connaissait les fièvres touchant le cheptel ovin et bovin, puis est apparue ces derniers temps la peste des petits ruminants, nos viandes comme notre nourriture que nous consommons dans nos assiettes, deviennent suspectes et nombre de maladies avec comme conséquences de lourdes pathologies que même les spécialistes n’arrivent plus à en expliquer l’origine sont bien réelles au vu des nombres de cas enregistrées sur l’ensemble des structures sanitaires du territoire national.
Une question se pose, alors légitimement, avons-nous pris toutes les dispositions pour éviter cela ?
Sans pour autant sous-estimer les efforts des différentes structures de contrôles, dont les effectifs restent malheureusement trop réduits, il est clair pour nous consommateurs, que ces contrôles sont loin d’être suffisants. Et pour cause. Dans nos éditions précédentes, nous avons relevé à maintes reprises, des opérations de contrôles menées par des équipes multisectorielles, regroupant Direction du Commerce avec ses divers départements, de la Qualité et de la Répression des Fraudes, ainsi que des représentants de la police qui, lors de leurs missions d’inspection, ont relevé une multitude d’anomalies d’hygiène et de qualité douteuse des viandes servies à des clients dans des établissements, ayant pignon sur rue à Oran, pour ne citer que cette importante wilaya.
Des PV sont établis et des fermetures administratives sont alors ordonnées, sauf qu’à Oran, aucun établissement n’a jamais fermé ses portes malgré les graves infractions relevées et confirmée par des laboratoires d’analyses spécialisés.
A Oran, encore, nous en sommes même arrivés à ce que des gérants d’établissements de restauration refusent l’accès à des équipes de contrôle, pourtant réglementaires, relevant de plusieurs institutions publiques, dont la mission première est justement, le contrôle de la qualité des produits servis aux consommateurs. Alors peste des petits ruminants, ou fièvre aphteuse, a quoi sert d’alerter la population, si les réelles causes à l’origine de ces maladies ne sont pas fortement attaquées ?
Nous avons tous en mémoire, le malheureux épisode de la viande pétrifiée qui avait pour rappel, gâché de nombreux «Aïd el Kébir » après le rituel de cette fête, des moutons entiers avaient été retrouvés avec une couleur bleuâtre, dégageant une odeur nauséabonde qui avait poussé les familles à jeter leur mouton, plus tard, il s’était avéré, que des éleveurs sans scrupules, avaient dopé leurs moutons avec un produit, et ce, avec la complicité de vétérinaires censés contrôler nos viandes et nos cheptels.
Par ailleurs, Il suffit de sillonner la ville et s’arrêter un court instant devant les boucheries, pour remarquer les arrivages de viandes et les conditions de transport et dans le milieu, tous savent que l’estampille est facilement imitable et aucune traçabilité de la viande n’est formellement certifiée.
Selon le ministre de l’Agriculture, les doses de vaccin contre la peste des petits ruminants seront disponibles avant la fin de ce mois en cours, mais en attendant, faut-il ou pas consommer de la viande ?
Le nombre de moutons retrouvés morts à travers toutes les régions du pays, ne semble pas inquiéter outre mesure, et pourquoi ne pas faire prévaloir la notion de prévention et interdire pour une période, toute vente de viande ? Il y va de la santé des Algériens.
Des saisies en chiffres
à titre de rappel
Le 08 octobre 2018, six (06) tonnes de viande blanche avariée avaient été saisies dans 04 abattoirs clandestins à haï Nejma (ex-Chteïbo), relevant de la commune de Sidi Chahmi (Es-Sénia), par les services de contrôle de la Direction du Commerce d’Oran.
Le mois de décembre dernier, une quantité de 170 kg de viande rouge avariée avait été saisie, lors d’une tournée de contrôle effectuée par les éléments de la Brigade de la Protection de l’Environnement de la Gendarmerie d’Oran sur la route non classée qui mène à Haï Emir Abdelkader, dans la localité de Sidi Chahmi.
Sur l’axe Oran-Aïn Témouchent, 537 kg de viande rouge avariée avaient été saisis par les gendarmes, une autre quantité de 700 kg de viande rouge impropre à la consommation a été saisie, lors d’une opération de contrôle menée par les unités du groupement de la Gendarmerie d’Oran, dans la localité de Misserghine. A Akid Lotfi, pas moins de 472 kg de viande, dont 387 kg de viande rouge congelée, 85 kg de viande rouge, 180 kg de kabab et 02 kg de poisson congelé avaient été saisis durant la saison estivale et la liste reste assez longue.
Pour rappel, 14 tonnes de viandes saisies durant l’année écoulée de 2018. Plus récent encore, puisque l’information a été donnée seulement ces dernières 24 heures, dans la région de Blida, les services de la Gendarmerie Nationale de la wilaya ont mis la main sur 03 camions transportant des énormes quantités de viandes avariées, rouge et blanche, destinées à la consommation, pour un poids total de 31 quintaux.
Ceci pour dire que le phénomène continue de plus belle et les dangers qui entourent la santé de nos concitoyens sont plus que jamais présents.