Zitouni Mustapha

L’actualité se met à l’heure de l’élection présidentielle, depuis la convocation du corps électoral ce 18 janvier 2019 par le Président de la République, les partis politiques semblent avoir été pris de cours, même désarçonnés, voire pris de panique, suite à cette annonce. A Oran comme ailleurs à travers le pays, le sujet est dans toutes les bouches et suscite naturellement, l’intérêt des jeunes et moins jeunes. Autant cette annonce était attendue, voilà, que depuis le 18 janvier, les lectures se font diverses et de l’avis des citoyens, ce sont les politiques et leurs déclarations ambigües et parfois sournoises qui créent le plus la confusion dans les esprits et cela, même si le discours de ces politiques ne portent plus auprès des masses populaires, car le plus souvent, il est tourné en ridicule par les plus jeunes. Dans les foyers, dans les bureaux, ou autour des rencontres matinales dans les cafés, la présidentielle prend le pas sur les autres sujets d’actualité, on décortique, on analyse et l’on tente de discerner entre ce qui se dit, ou ce qui se trame, il faut dire que depuis quelques mois, les politiques n’ont eu de cesse de dire une chose et son contraire. Pour bon nombre d’entre-eux, certains laissant paraître leur proximité avec les arcanes du pouvoir, maniant l’intrigue, ou des supputations qui s’avèreront le lendemain complètement erronées, d’où le scepticisme, voire le rejet du citoyen qui affiche plus de réalisme que certains discours qui sonnent creux. Passée l’importante étape de l’annonce du Président de la République relative à la convocation du corps électoral faite dans les délais prescrits par la Constitution de notre pays, suivie de suite, par l’autre l’annonce du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales relative elle, à la mise à disposition de l’administration, pour le retrait des formulaires des candidatures à l’élection présidentielle prévue le 19 avril 2019, le citoyen oranais comme les autres Algériens, suit de très près, le déroulement de cette étape toute aussi cruciale, avec bien entendu, cette curiosité de connaître ces candidats et le futur élu à la magistrature suprême qui aura à gérer les destinées du pays pour les années à venir. Au premier jour de l’ouverture de cette étape de retrait de formulaires, le ministère de l’Intérieur, faisait état de 11 candidatures ou du moins d’intention de candidature par le retrait des formulaires, dont la première est celle d’un général à la retraite. Moins de 48 heures plus tard, on apprendra que ce nombre est passé à 62 postulants à la magistrature suprême entre chefs de partis et candidats libres. «Législatives ou présidentielle,» se demandent certains, au vu du nombre de postulants : «il s’agit là, du devenir de notre pays,» diront d’autres. Ces remarques sont bien réelles, car depuis quelques temps, ici comme ailleurs, les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans toute élection, et les internautes qui restent des citoyens et des électeurs à part entière ont leur mot à dire, lors d’une échéance électorale, de surcroit aussi importante que celle de la présidentielle. Les premiers postulants ont déjà leurs premières déclarations, circulant à travers la toile, prises à leur sortie de l’administration au moment du retrait des formulaires, des personnages anonymes qui deviennent de fait publics, donc sujets à polémique et à interprétation. Les réseaux sociaux ne se conformant pas aux mêmes règles que la presse professionnelle tenue elle, par une déontologie et une panoplie de règlementations. Ceci pour revenir au cas de cette candidate, dont le nombre de vues sur les réseaux sociaux a explosé. Un nouveau visage inconnu du public qui en tant qu’indépendant, a décidé de retirer un formulaire pour prétendre à la magistrature suprême. Cette candidate sera suivie par un autre postulant, qui à sa première déclaration fera savoir qu’il ne mangera que du «steak» une fois Président. Certes, le ridicule ne tue pas, il est légitime comme le permettent nos lois, à tout citoyen, remplissant les critères d’éligibilité, de se présenter à l’élection présidentielle. Cependant, il est utile de se poser cette question, à qui profitent ces candidatures qui, il faut le reconnaitre nuisent un peu à l’image du pays, du fait que la présidentielle en Algérie ne peut passer inaperçue à travers le monde, bien au contraire, elle est même suivie et très attendue au-delà de nos frontières. Même le qualificatif de «lièvre», utilisé dans une course électorale a ses propres règles, ce faux candidat qui prend part au début de la course, pour faire diversion, puis se retire en mi-chemin, même celui-là, est bien choisi et doit donner une certaine crédibilité, pour ne pas paraître aussi ridicule. Oran, se met donc à l’heure de la présidentielle et aspire à une bonne représentativité des candidats qui auront à se présenter à cette cruciale et importante échéance très attendue, le citoyen oranais comme tous ses concitoyens de toutes les villes du pays ne veut pas être déçu, il y va de l’avenir de la Nation.