Fatima B.
Le rassemblement houleux des familles exclues lors de l’opération de relogement des habitants des bidonvilles le CUMO et Sbika se poursuit aux portes du siège de la daira d’Es Senia, où le personnel est mobilisé pour les recevoir. Durant les deux derniers jours, des centaines de personnes parmi les exclues ont été reçues par le chef de la daira qui a prêté une oreille attentive à leurs déclarations. Parmi les personnes reçues, plus d’une centaine ont été repêchées car leur exclusion le jour du relogement avait pour cause une erreur d’enregistrement du nom ou de la date de naissance ou encore un décès du chef de famille et qu’il fallait revoir la situation des héritiers. Durant ces deux derniers jours, il n’y a pas eu que des familles en colère aux portes de la daira d’Es Senia. Certaines sortaient des lieux en louant Dieu pour avoir été remis dans leur droit. « Je suis mère de 06 enfants, mon mari est mort il y a quelques mois, le jour du relogement on m’a dit que j’étais exclue, mais fort heureusement mes prières ont porté leurs fruits, mes enfants orphelins auront au moins un toit qui les abritera », lancera M.S. D’autres personnes ont appris que leur nom figurait sur le fichier du ministère de l’habitat et qu’elles devraient apporter les documents prouvant le contraire pour bénéficier du logement social, alors que d’autres ne figuraient même pas sur le listing final approuvé par le comité du bidonville, celui du CUMO et Sbika. Encore une fois, ce genre de comité est accusé de fraude et d’exclusion des anciens des bidonvilles pour les remplacer par d’autres personnes. Ainsi des centaines de familles auraient été exclues suite aux témoignages des membres de ces comités disant qu’elles ne résident pas au bidonville mais y gardent une baraque. Le chef de la daira d’Es Senia a déclaré aux recalés, que « la voie du recours est ouverte et que les dossiers seront tous étudiés et toute personne ouvrant droit au relogement bénéficiera d’un logement ». Signalons que le personnel de la daira d’Es Senia, fait face à une grande pression de la part des protestataires, tout en faisant preuve de patience et de savoir faire pour apaiser la colère.


















