Par : Boualem. Belhadri

L’Algérie s’est souscrite à la convention mondiale du développement durable en 1995. Son engagement effectif a été mis en exergue par la ratification de cet important traité historique qui l’a conduite à mener, sans tarder, la révision du code de l’eau puis les instruments stratégiques d’aménagement du territoire. Aussi l’année 1996 a été charnière et pleine d’événements. Ainsi la loi n° 83-17 du 16/07/1983 sur l’eau a été complétée et modifiée par l’ordonnance 96-13 du 15/06/1996 dans le sens de promouvoir une politique nationale dirigée vers la préservation et la protection de la ressource, tant sur les plans quantitatifs que qualitatifs. L’orientation a été également menée en direction de la gestion rationnelle et économique de l’eau à promouvoir à l’échelle nationale et au niveau de chaque bassin versant, tout particulièrement. Et ceci devrait être parachevé par une association idoine de partenaires fiables publics-privés à même d’amener toutes les compétences nationales, là où elles se trouvent, de mieux contribuer par leurs efforts adossés par les efforts soutenus de et par la collectivité nationale. L’aménagement du territoire, qui demeure, continuellement, au centre des réflexions et des débats de tous les niveaux décisionnels et exécutifs, invités à agir en amont comme en aval pour mieux cerner les problématiques recensées au préalable, a été également ciblé par la loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 portant aménagement et développement durable du territoire.

Le secteur des ressources en eau se dote d’un arsenal de textes juridiques

A partir de cette date, de référence, qu’il ne faut pas oublier, le secteur des ressources en eau, encore névralgique mais aspirant à une amélioration qualitative du service public, commençait à se doter d’un arsenal de textes juridiques, de budgets et crédits, d’organismes opérationnels et de personnel qualifié et formé dans les universités algériennes et celles d’outre-mer. Innovateur et créateur de richesse et d’emploi pour tous les autres domaines d’activités économiques, d’une part, et se trouvant au cœur d’une problématique sans cesse croissante dans les zones arides à faibles précipitations pluviométriques, d’autre part, le secteur de l’eau,  au regard de la croissance démographique effrénée, s’est tracé des objectifs de développement économique et d’amélioration du niveau de vie des habitants.

Le SNAT 2030 balise la stratégie de l’Algérie en matière de l’accès à l’eau

Lesquels buts envisagés par le schéma national d’aménagement du territoire à horizon 2030 (SNAT 2030) et le schéma national d’aménagement hydraulique 2025 (SNAH 2025) devaient aboutir à la mise  en œuvre de la stratégie idoine de l’Algérie visant à faire face aux grands enjeux qui nous guettent aux horizons décennaux, évoqués plus haut, caractérisés par des besoins en eau en augmentation continue avec, en sus, des  rythmes disproportionnés de l’urbanisation que connait l’Algérie. Les recommandations du SNAT 2030 doivent être considérées, indubitablement, comme une feuille de route pour tous les planificateurs des grands aménagements du territoire. Une stratégie globale qui exige, non pas uniquement le respect des seuils d’exploitation de l’eau, mais aussi le bon usage des ressources en eau selon les nouveaux concepts d’économie qu’il faut développer absolument et mettre à la portée des acteurs de l’eau par une formation continue et diplômant ainsi qu’une répartition équilibrée de la population à travers le territoire, une condition sans laquelle on ne peut éviter l’exaspération des risques majeurs  liés aux aléas divers et les changements climatiques, d’un côté, et aux coûts colossaux  des grands aménagements hydrauliques (captage, mobilisation, transferts régionaux, réalisation d’ouvrages de retenue et de dessalement, d’épuration, pose de réseaux….), d’un autre.

Le plan national climat et risques majeurs

En sus s’ajoutent à ces risques les grands problèmes de gestion, d’exploitation et de maintenance  notamment en situation de changements climatiques itératifs et rapprochés. Le nouveau contexte climatique induit des aléas imprévisibles aux risques majeurs. Ce phénomène météorologique extrême a été débattu le 19 décembre 2018 lors d’une journée d’étude tenue à l’institut hydrométéorologique de formation et de recherches, d’Oran. Ce jour-là, le professeur Tabet Aoul Mahi, (Expert PNUD) avait abordé la thématique « Plan national Climat et risques majeurs ».  Cependant le 18 octobre 2018, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Fatma-Zohra Zerouati, avait déclaré, lors d’un séminaire portant sur les changements climatiques, leurs impacts et les moyens de lutter contre ces phénomènes- je cite : «Nous sommes prêts à participer à l’effort international contre les changements climatiques mais nous attendons, pour notre part, qu’il y ait un transfert de technologie et un appui financier pour pouvoir réduire, jusqu’à 22%, nos émissions de gaz à effet de serre» Selon le directeur général de l’environnement au ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, Nouar Laïb, «l’Algérie fait partie des régions du monde qui subissent le plus les conséquences des changements climatiques. » Et d’ajouter : « Pour y faire face, le pays se prépare activement pour lutter contre ces effets, notamment grâce à la collaboration efficace de l’UE et celle de la GIZ (agence allemande de coopération internationale)».

Rôle et place de l’université algérienne

La place de l’université algérienne et le rôle qu’elle doit jouer dans ce cadre précis doit être au cœur de la stratégie de lutte que le ministère de l’environnement et des énergies renouvelables entende mener avec l’UE et la GIZ (agence allemande de coopération internationale). Lors d’un entretien avec des professeurs du centre universitaire Belhadj Bouchaib, depuis peu, l’idée de vouloir cibler des créneaux de l’eau et de l’environnement par des formations, en alternance, a été discutée en vue de former des produits à la demande du marché de l’emploi.

Les formations reposent sur un principe simple : pouvoir à la fois étudier et se former dans un milieu professionnel répondant au cursus universitaire de l’étudiant. La maison de l’entrepreneuriat est en mesure d’assurer cette alternance de formation.

Oui dans la mesure où les étudiants trouvent les opportunités de se former en parallèle, depuis la première année jusqu’à la fin de leur cursus universitaire.