Z.M.
Six ans après l’annonce au mois de mars 2013, par le ministère du Commerce du temps de Amara Benyounes, de l’avant-projet de loi, portant interdiction de la production de sacs plastique, en vue de leur élimination, le projet en question semble rester à l’état d’un effet d’annonce, donnant lieu à la catastrophe écologique que vivent nos villes, nos plages et nos côtes, jusqu’à arriver au dernier constat de classer notre pays cinquième consommateur des sacs en plastique dans le monde, avec près de 07 milliards de sacs utilisés annuellement.
Ailleurs, des initiatives concrètes sont prises afin d’atténuer cette prolifération de sacs et autres produits plastiques face à l’inquiétante avancée des déchets plastiques dans les villes, mais aussi dans les mers et les océans.
Il a été proposé, l’interdiction pure et simple d’une dizaine de produits de grande consommation.
Les produits en plastique ciblés touchent ceux à usage unique les plus présents dans les déchets que l’on retrouve sur les plages, ou dans les mers européennes, et sont notamment concernés, les bâtonnets de coton-tige, les couverts, les assiettes, les pailles, les bâtonnets mélangeurs pour boissons et les tiges pour ballons en plastique.
Pour l’heure, chez nous aucune action concrète ne semble réellement prise, mis à part quelques actions basiques et sans impact de sensibilisation, ce qui laisse apparaître le paysage hideux de sachets plastiques, dans nos rues jusqu’à nos campagnes malheureusement.
Il faut savoir aussi que parallèlement, l’industrie plastique mondiale a réalisé un chiffre d’affaires de 38 milliards d’euros en 2018 contre 36,3 milliards d’euros en 2017, soit une croissance annuelle autour de 04% à 05%, selon la professionnelle allemande.
L’Algérie consomme 07 mds de sacs en plastique/an qu’elle ne recycle pas
L’Algérie est le cinquième consommateur des sacs en plastique dans le monde, avec près de 07 milliards de sacs utilisés annuellement, au moment, où le plastique représente, faute d’une industrie de recyclage, 60 à 80% des déchets déversés dans le milieu marin national, a indiqué mardi à Alger un professionnel de ce secteur.
Intervenant, lors d’une journée d’information organisée par la Chambre algéro-allemande de Commerce et d’Industrie (AHK Algérie) sur le Salon mondial du plastique et du caoutchouc “K2019”, qui aura lieu à Düsseldorf (Allemagne) du 16 au 23 octobre 2019, le Secrétaire Général de l’Association des fabricants de tubes plastiques (AFTP), Ahmed Chouki Bouziani a pointé du doigt l’absence d’une industrie de recyclage en Algérie, ce qui fait perdre au pays, selon lui, plusieurs milliards de dinars annuellement.
“Le manque du recyclage nous fait perdre au moins 08 milliards DA/an, sachant que l’Algérie est le cinquième consommateur mondial de sacs en plastique, après les Etats-Unis d’Amérique, le Maroc, la France et l’Australie, avec 6,5 à 7 milliards de sacs par an”, a-t-il souligné.
De ce fait, “le moyen le moins coûteux et le plus facile de se désencombrer de ces déchets reste le largage dans la nature ou en mer”, a-t-il regretté.
Pourtant, plusieurs procédés simples, tels que le broyage, la fonte, l’extrusion ou encore l’injection, permettent de recycler ces produits en Algérie, pour obtenir de nouveaux matériaux (isolants, briques de construction, dalles, tuiles ou encore du mobilier), a noté ce professionnel.
En 2018, l’Algérie, un grand producteur de pétrole et de gaz, a importé pour près de deux (02) milliards de dollars de matières plastiques sous forme primaire, soit 95% des besoins nationaux. Elle est ainsi le deuxième importateur de ces matières en Afrique et au Moyen-Orient.
Les deux principaux fournisseurs de ces matières premières sont l’Arabie Saoudite et la Chine.
absence d’industrie
de transformation
“On se réjouit lorsque les prix du pétrole augmentent mais on n’oublie que nous n’avons pas une industrie de transformation et que toute hausse de brut, fait certes, rentrer des devises au pays, mais nous fait perdre également des devises, en important des produits pétroliers transformés, a-t-il encore regretté.
Les importations de “technologie plastique” sont également en forte augmentation. L’Algérie est le premier importateur de cette technologie en Afrique et le deuxième au Moyen-Orient depuis 2017 avec un montant de 185 millions d’euros/an.
Les principaux fournisseurs de l’Algérie en la matière sont la Chine, l’Italie, l’Allemagne, la France, le Canada, la Suisse, le Luxembourg, l’Autriche, l’Espagne et la Turquie.
Au cours des dix dernières années, la consommation par personne du plastique en Algérie a augmenté d’environ 09% par an passant de 10 kg en 2007 à 23,1 kg en 2017. Elle devra atteindre 25,8 kg en 2020.
Près de 60% de cette consommation est représentée par l’emballage, 20% par la construction et le reste par diverses industries.
Parallèlement à la hausse des importations, l’industrie plastique algérienne, boostée par l’assemblage automobile local, connaît par ailleurs, la plus forte croissance sur le continent africain, selon le même expert.
Pour sa part, la directrice Global Portfolio Plastique & Caoutchouc de la foire de Düsseldorf, Mme Petra Cullmann, a indiqué que le “K 2019”, qui est le plus grand Salon au monde dédié à l’industrie du plastique et du caoutchouc, abritera plus de 3.000 exposants, représentant 60 pays leaders dans la technologie plastique dont l’Allemagne, l’Italie, l’Australie, la Suisse, la France, les Pays-Bas, la Turquie et les Etats-Unis.
Quelque 200.000 visiteurs professionnels, en provenance du monde entier, sont attendus à cette manifestation.
Les thèmes phares consacrés pour l’édition 2019 sont l’économie du recyclage, la préservation des ressources et la numérisation.
Exposition spéciale du K 2019, la “plastics shape the future” permettra aux visiteurs “de découvrir comment les matières plastiques peuvent modeler durablement le futur”, selon MMeCulmann.
Ce Salon, organisé une fois tous les 03 ans, depuis 68 ans, occupera la totalité du parc de Düsseldorf sur une superficie de 174.000 m2 répartie sur 18 halls d’exposition, dont les halls machines et équipements, matières premières, matières auxiliaires, produits semi-finis et pièces techniques et matières plastiques renforcées.
En 2016, plus de 1.000 professionnels algériens ont visité le Salon.


















