Zitouni Mustapha
Le premier message à tirer de la manifestation des étudiants de ce mardi, c’est que Ramadan ou pas, le mouvement ne faiblit pas, bien au contraire, ils étaient encore plus nombreux au niveau de la Place d’Armes, ou au niveau du Rond-point du Lycée Lotfi pour faire taire les détracteurs du mouvement qui prédisaient un essoufflement du mouvement.
Fer de lance de toute la population, les étudiants des universités d’Oran ont marché en ce 11ème mardi consécutif, depuis leurs campus à Es Sénia, Belgaid et l’Usto, jusqu’au centre-ville, en arpentant les principales artères d’Oran, les étudiants ont effectué une brève halte face au siège de la Mouhafada d’Oran sur la rue Emir Abdelkader, en scandant « FLN tu as trahi.»
Présents tous les vendredis, lors des manifestations populaires, les étudiants des universités d’Oran maintiennent comme leurs camarades des autres villes du pays, leur journée du mardi pour atteindre 11 semaines consécutives d’un rejet de tout un système qui a mené le pays à la faillite par la prédation et la dilapidations des biens publics et de l’argent public qualifié par le vice-ministre de la Défense Nationale, le général de corps d‘armée Gaid Salah, de «chiffres hallucinants» tellement les détournements sont énormes et ont dépassé tout raisonnement logique. Cette situation, d’où les slogans des étudiants manifestants et de toute la population les vendredis, avec des qualificatifs attribués uniquement aux brigands et aux voleurs sans scrupules. Une situation qui choque certes, mais ce n’est qu’une réponse à la trahison commise contre tout un peuple et son pays.
Pour revenir à la manifestation des étudiants de ce 11ème mardi à Oran, elle a, comme les semaines précédentes, débuté dès les premières heures de la matinée. Depuis leurs universités et à partir de quelques points de ralliement, les étudiants étaient très nombreux à converger vers les artères principales de la ville, la Place du 1er Novembre 1954, le boulevard Emir Abdelkader et l’avenue Larbi Ben M’Hidi.
Les slogans touchaient directement à la trahison, au vol et la bassesse des actes des nombreux responsables qui avaient en charge les destinées du pays et de tout un peuple, mais qui ont préféré assouvir leurs petits intérêts personnels pour s’enrichir et enrichir leurs proches.
Aucun parti politique n’a été épargné par les chants et slogans des étudiants et en particulier le FLN, fustigé une fois de plus pour ses pratiques d’adoration du cadre et qui continue dans son amnésie avec son nouveau SG qui prône un discours qui laisse les citoyens ébahis par une telle arrogance et qui continue à clamer une nouvelle virginité que leur refuse tout le peuple. Beaucoup d’observateurs remettent sur le tapis le rôle joué par l’actuel SG du FLN dans l’introduction de «la Chkara» dans les listes électorales, et ce n’est un secret pour personne que de nombreux élus l’ont été par ces moyens de corruption. Ainsi, pour ce premier mardi de Ramadan, plusieurs dizaines d’étudiants ont largement marqué leur présence dans les rues d’Oran, pour continuer à demander un changement total du régime. Présents depuis le début du mouvement populaire en cette inoubliable journée du 22 février, les étudiants ont une nouvelle fois confirmé leur implication dans le mouvement populaire et alors que le mois de Ramadan vient tout juste de débuter, ils ont décidé de continuer leur combat, en réclamant la restitution du pays à son peuple et vivre dans la dignité dans cette Algérie nouvelle.



















