H. Nassira

L’autorité de médiation de la République a répondu à 97,40 % des requêtes, transmises aux autorités compétentes pour traitement et, au 30 novembre, ce sont 60.000 sollicitations qui ont reçu une réponse.
En coordination avec le ministère de l’intérieur et des collectivités locales et la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, la médiation de la République a présenté hier samedi, lors de la rencontre régionale d’Oran « le citoyen est au cœur des préoccupations du président de la République et l’unité est la base du service public », le bilan de ses activités et a souligné avoir reçu 128.531 pétitions des citoyens.
Lors d’une présentation vidéo des chiffres, il a été constaté un taux de réponse de 78,91 % de la part des administrations publiques et diverses institutions et ce en moins d’un mois pour 67,07 % des demandes.
Les animateurs de l’autorité de la médiation de la République ont exprimé, lors des activités de la rencontre régionale d’Oran, que la création de cette institution est venue consacrer la loi et assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques citoyennes, qui découle d’une vision de gestion des affaires publiques et pour éliminer les phénomènes négatifs qui bafouent les droits du citoyen.
Dans le courant de la construction d’une nouvelle Algérie, il était clair qu’il fallait se doter d’un mécanisme permettant de répondre aux préoccupations des citoyens conformément à la constitution et de leur fournir la possibilité d’exprimer leurs préoccupations concernant les écarts notamment dans la gestion de la chose publique.

Combattre les défaillances du système public et la corruption

Le Médiateur de la République a souligné, la nécessité d’un travail commun pour hisser la relation entre l’administration et le citoyen à la hauteur de ses aspirations, la considérant comme la priorité des priorités du président de la République, et qu’il a placée au centre de toutes les considérations publiques en prolongement des missions de défendre les droits des citoyens. Madjid Amour aspire ainsi à consacrer l’Etat de droit tel que souligné au centre des conférences Mohammed Ben Ahmed, lors de l’ouverture de la première rencontre régionale.
Amour a déclaré à cet effet que « la création du médiateur de la République est venue consacrer les intérêts du citoyen et pour l’accompagner dans le cas où il serait victime d’une injustice en raison de la défaillance du système public ou de corruption ».Madjid Amour a par ailleurs évoqué que la rencontre a été voulue pratique et interactive car elle rassemble des représentants locaux et les points d’ancrage de l’administration que sont les inspecteurs généraux des wilayas qui sont chargés de suivre l’étude des préoccupations des citoyens au niveau de diverses administrations publiques et de leur prise en charge. Le Médiateur de la République a relevé tout l’intérêt des mécanismes de coordination élaborés en étroite relation avec le ministère de l’intérieur et des collectivités locales, tels que la cellule de coordination et de suivi de wilaya qui se réunit mensuellement, ainsi que la programmation de l’état d’avancement du traitement des requêtes citoyennes en un ordre du jour périodique des travaux du conseil exécutif de wilaya.

Le délai de traitement et l’ambigüité des réponses affectent la relation du citoyen avec l’administration

Le Médiateur de la République a également appelé, à travailler pour l’idéal de gagner la confiance des citoyens dans leur administration, et a souligné que les objectifs souhaités sont parfois déformés par le fait de ne pas maitriser les délais de réponses dans le traitement des pétitions ou la formulation de réponses floues et ambiguës et qui peuvent ainsi conduire à compromettre la qualité des relations entre l’administration et l’administré. Le Médiateur de la République a appelé, pour que le respect, la confiance et la responsabilité soient renforcés, ce qui ne peut être réalisé qu’en consolidant les principes de bonne gouvernance dans la gestion publique et en établissant les fondements d’une gestion axée sur les résultats. Madjid Amour a expliqué que l’effort pour assurer une gestion optimale des préoccupations des citoyens passe inévitablement par l’amélioration du service et l’élimination de tous les obstacles bureaucratiques qui pèsent sur le citoyen et entravent ses droits.
Ceci peut être réalisé, souligne le Médiateur, en faisant le diagnostic et l’évaluation continue des pétitions reçues et dossiers de plaintes et réclamations, et ne pas se contenter d’un traitement superficiel des problèmes posés sans étude et sans rapport, ce qui permettra de connaître les déséquilibres qui empêchent la bonne prestation du service public et de travailler à prendre les mesures nécessaires pour corriger toutes les tares qui nuisent au bon fonctionnement des différents équipements publics. Madjid Amour a en outre souligné que les registres qui ont été activés conformément aux décisions du président de la République l’ont été lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 23 octobre 2022, avec décision de les exploiter comme mécanisme d’évaluation et de suivi.
A cet effet, le Médiateur de la République a rappelé que cela témoigne de l’intérêt du président de la République pour les détails les plus simples, notamment ceux qui concernent le citoyen, et de son souci de lui consacrer toute l’attention nécessaire et d’améliorer le service public. Madjid Amour reste convaincu que la prise en charge des préoccupations des citoyens fait partie des indicateurs qui permettent de mesurer le pourcentage de satisfaction des citoyens quant à la performance publique. Le Médiateur espère travailler à renforcer la confiance entre le citoyen et l’administration, à travers une interaction positive quotidienne et permanente entre les équipements publics et les citoyens, ce qui passe inévitablement par une bonne écoute, pour répondre à leurs préoccupations et à leurs questions.

Accueil, information, orientation et facilitation des services par voie électronique

Le Médiateur de la République a souligné l’importance de la simplification des procédures administratives et de l’amélioration des structures d’accueil dans les administrations publiques et autres institutions, partant du principe que les fonctions vouées aux dispositifs d’accueil, d’orientation et d’information des citoyens dans certains établissements publics ne répondent pas encore à leurs exigences et besoins à l’heure où leurs aspirations ne cessent de croître pour accéder facilement à un service public de qualité et en bénéficier notamment par la voie électronique. Le médiateur de la République a rappelé que le défi d’aujourd’hui est la satisfaction des citoyens dans le cadre du respect des lois et de la facilitation de l’accès à l’information, tout en accordant grand intérêt à la généralisation de la numérisation et au développement de l’administration électronique et en continuant à simplifier les procédures et à améliorer la prise en charge et l’accueil. A cet égard, il a indiqué que les efforts des pouvoirs publics pour améliorer le service public et prendre en compte les préoccupations des citoyens ne peut aboutir sans un élément humain doté de compétences, de valeurs et d’un esprit de responsabilité. Ce qu’il faut, ajoute Majid Amour, c’est adopter une nouvelle approche capable de consacrer l’éthique professionnelle dans les administrations publiques et les institutions. Ces dernières doivent être dotées de mécanismes efficaces, visant à confiner l’employé dans ses fonctions et l’exécution des tâches qui lui sont assignées et à instaurer une culture de service citoyen, ainsi qu’à améliorer la performance des installations à travers une évaluation périodique.