Organisé pacifiquement par un collectif d’ouvriers chinois, le mouvement de protestation visible depuis plus d’une semaine au niveau du boulevard du 19 Mars 1962, (Zabana), semble prendre une tournure et une ampleur assez inquiétantes. Et pour cause. Les protestataires exhibent depuis hier matin, des photos d’un de leur collègue avec le visage ensanglanté, suite à une agression nous a-t-on-dit discrètement du fait que la communication avec cette communauté est assez limitée.
Arborant des drapeaux algériens, comme pour montrer leur action pacifique et par respect à la ville d’Oran qu’ils disent accueillante, le collectif d’ouvriers chinois, persiste et signe en maintenant son sit-in à travers lequel, il revendique les paiements de son dû auprès d’un promoteur pour qui ils ont travaillé d’ailleurs, le nom du promoteur est largement exhibé sur des banderoles aux yeux des passants et des autorités locales.
Depuis hier matin, nous avons constaté un plus important cordon sécuritaire et plusieurs voitures de police, que durant les premiers jours de ce mouvement de protestation, calme et très organisé.
Habituellement et comme constaté, lors d’un grave incident survenu il y a quelques temps dans la Capitale Alger, où un Chinois avait été agressé, la voix officielle des autorités chinoises s’est fait remarquer, exigeant la protection des autorités de leurs ressortissants, se trouvant en Algérie.
Un ton beaucoup plus menaçant avait été utilisé, suite à une succession d’agressions survenues à Paris contre des ressortissants chinois, le ton était très persuasif et les autorités françaises avaient pris pour rappel, des mesures immédiates pour protéger la communauté chinoise.
Ce qui s’est passé à Oran est certes différent, et la communauté chinoise présente en Algérie et à Oran, plus particulièrement, tient absolument que ses droits soient sauvegardés et protégés. Pour l’heure, on ne sait pas si un dialogue a été ouvert entre le promoteur et le collectif d’ouvriers chinois avec un arbitrage de l’administration locale, mais ce qui est certain, c’est que la situation commence à être plus tendue et l’image que tentent de donner les plus hautes autorités du pays quant aux droits des étrangers dans notre pays, risque quelque peu d’être utilisée à mauvais escient par bon nombre de détracteurs qui dans un passé récent ont tenu à nous coller cette image de racisme vis-à-vis des migrants se trouvant sur notre sol.