Y. C.-B

Dans le même cadre et s’exprimant à partir de Hassi Messaoud, le premier ministre Aïmene Benabderrahmane considère, repris par l’APS, que «la bataille d’aujourd’hui est celle de la transition énergétique». Néanmoins l’industrie pétrolière reste importante et les réalisations d’hier dans le domaine des hydrocarbures, jugées très positives, sont bien prises en compte dans son intervention. «Grâce aux mains de ses travailleurs et travailleuses dans ce secteur, l’Algérie a, rappelle-t-il, pu se doter d’énormes capacités lui permettant d’établir une base pétrolière et gazière similaire à ses homologues dans les pays exportateurs ». Les efforts concernent également les investissements consentis au fil du temps pour la réalisation de grandes installations industrielles dans les domaines cités du raffinage du pétrole, des industries pétrochimiques, du transport par pipeline et de l’exportation, soit à travers les gazoducs reliant l’Algérie aux pays de la rive nord du bassin méditerranéen, soit par méthaniers. L’Algérie, rappelle-t-il, est pionnière dans cette industrie après le lancement, au début des années 1960, de la première usine de liquéfaction de gaz naturel (GNL) dans le monde, la CAMEL à Arzew.
Selon un bilan établi pour la circonstance, on apprend que les capacités de productions ont triplé depuis la nationalisation, atteignant aujourd’hui près de 200 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), et que le pays exploite aujourd’hui plus de 620 gisements de pétrole et de gaz. L’industrie gazière a contribué grandement au renforcement du rôle de l’Algérie sur la scène internationale (3ème fournisseur de l’Europe en gaz, exemple illustratif) et les efforts de prospection pour le renouvellement des réserves se poursuivent autant pour cette ressource que pour le pétrole. Mieux encore, ceux-ci sont au cœur de la stratégie nationale renforcée, selon lui, par la novelle loi sur les hydrocarbures qui offre davantage de possibilités de lancement de projets d’exploration, notamment avec des partenaires étrangers. L’augmentation des capacités de production sert également à répondre aux besoins toujours croissants du marché intérieur.
A titre illustratif, selon les chiffres communiqués, le raccordement au gaz a atteint un taux de 65% et le raccordement au réseau électrique frôle les 99%. La capacité de production de l’électricité en 2022 se situe à hauteur de 26 GW contre seulement 1 GW en 1971.

Ressources non encore exploitées

A l’échelle mondiale de nouvelles donnent se dessinent et c’est en tenant compte de ce contexte que le premier ministre estime que «le paysage énergétique mondial exige une réflexion sérieuse pour élaborer un nouveau modèle énergétique efficace basé sur la rationalité dans l’exploitation des ressources disponibles d’un côté et l’introduction d’un bon dosage entre les énergies traditionnelles et les nouvelles de l’autre». L’autre priorité évoquée concerne l’industrie minière avec là aussi une disponibilité de ressources non encore exploitées à l’exemple du zinc, de phosphate et même du fer. Ainsi le lancement effectif cette année de l’exploitation de la mine de Ghar Djebilet (wilaya de Tindouf) a été souligné. S’exprimant pour la même circonstance et au même lieu (Hassi Messaoud) choisi cette année pour le lancement des célébrations du 24 février, le ministre de l’énergie et des mines Mohamed Arkab, a consiédéré que «la nationalisation a érigé l’Algérie en modèle pour les autres pays producteurs de gaz et de pétrole, qui lui ont emboité le pas pour s’approprier leurs richesses naturelles nationales et que cet évènement avait révolutionné les relations internationales sur les plans politique, économique et commercial.» Le ministre est revenu sur le parcours de la Sonatrach pour vanter «la grande évolution enregistrée dans la performance d’exécution des contrats et des projets, la multiplication de l’utilisation de l’outil de production locale et la promotion ainsi que le développement de l’intégration nationale». Les efforts déployés par le groupe Sonatrach pour privilégier les solutions numériques, l’exploitation des technologies modernes et les systèmes informatiques ainsi que la maîtrise et le contrôle à distance ont également été salués par le même responsable. Abondant dans le même sens, le président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar, a souligné la contribution des employés du groupe, la société mère et ses filiales, qu’il dirige à l’économie nationale au même titre que leurs ainés avaient, en leur temps, préparé la prise de décision qui a permis à l’Etat algérien d’asseoir sa souveraineté sur ses richesses souterraines. Ce qui n’allait pas forcément de soi à l’époque.