Boualem. Belhadri
D’année en année la direction des services agricoles de la wilaya d’Ain Témouchent (DSA) établit une situation sur l’opération moissons-battages qui tire à sa fin. Caractérisée par une faible pluviosité non répartie sur tous les mois de l’année agricole 2018-2019, l’exercice a été frappé par une sécheresse avérée désastreuse pour les zones secondaires composées par la plaine de la M’léta (20000ha), la plaine de Hammam Bou Hadjar, Chentouf, El Malah, El Amria, Hassi El Ghella ( 35000ha).
Le stress hydrique a secoué la majorité de ces zones secondaires durant les mois d’octobre, novembre, décembre 2018. La plaine de la M’léta a reçu un sacré coup. Et toutes les emblavures jugées précoces dans cette zone ont vécu le stress hydrique bien avant le tallage. Au début de février des fellahs ont procédé à de nouveaux labours qui n’ont pas été concluant du fait que la sécheresse s’est installée dans la zone à tel point que des agriculteurs ont demandé de décréter la wilaya zone sinistrée.
Les avis des uns et des autres ne convergeaient pas dans la même direction.
Cependant ceux qui ont misé sur l’irrigation d’appoint ne sont pas nombreux, car très peu disposait de l’eau et des kits d’arrosage pour pouvoir apporter cet appoint durant la période hivernale marquée par la sécheresse. En somme les statistiques de la DSA parlent d’une superficie de l’ordre de 115000 hectares emblavée.
Les spéculations blé dur et orge s’alignent à hauteur de plus de 50000 hectares et sont suivies par le blé tendre et l’avoine totalisant une superficie de 7500 hectares. Très tôt les services de la DSA agissant en commission de wilaya ont permis à des agriculteurs de reconvertir leurs champs (environ 5500 ha) en fourrage pour cause de sécheresse. Les superficies récoltées totalisent 77200 hectares et une production estimée à 940000 q soit en moyenne une production à l’hectare de 12q, un seuil très insuffisant si l’on se réfère au taux de l’année précédente qui dépassait 20q/ha. Selon la DSA, il a été récolté par spéculation : 525 000 q de blé dur, 33 200q de blé tendre, 370000 q d’orge et 9000 q d’avoine.
On apprend que la production livrée aux deux coopératives de céréales et de légumes secs d’Ain Témouchent et de Hammam Bou- Hadjar est estimée à 440 000 q dont 390 400 q de blé dur, 18 600q de blé tendre et 26 400 q d’orge et que l’opération demeure en cours. Il est à constater un écart de 500000 q entre ce qui a été déclaré produit et ce qui a été livré aux CCLS.
Cela représente 53% de la production totale. Que peut-on déduire ? On dispose peu d’informations pour pouvoir faire une lecture d’analyse.