Jalil Mehnane

L’Algérie en pleine mutation politique, connait également une petite révolution dans la gestion des deniers publics, longtemps monopolisés par les membres de ce qu’on appelle communément «El Isaba», ces personnes qui ont glané les échelon au pouvoir atteignant même le poste de premier ministre, ont largement profité de la rente pétrolière des années 2000 et ses retombées financières pour s’enrichir et faire des fortunes au détriment des intérêts du pays et ceux des citoyens. Une période qui a vu l’ascension fulgurante de certains investisseurs qui ont devenus des milliardaires, du jour au lendemain. Protection des hauts responsables de l’Etat, immunité « économique » et privilèges accordés, bref, toutes les conditions réunies pour piller « légalement » le pays.
Désormais le Hirak a changé la donne, et la quasi-totalité des membres de cette bande est derrière les barreaux de la prison d’El Harrach. Du coup, le vent du changement qui souffle sur notre Algérie depuis le 22 février, a donné lieu à un nouvel ordre national, en termes de gestion des deniers publics et les richesses du pays. L’une de ces mesures visant à limiter les dépenses budgétaires sur des projets futiles, est l’instauration d’une nouvelle méthode pour éviter les devis et les factures gonflés. Selon nos sources, tout investisseur qui souhaiterait dorénavant bénéficier de l’aide de l’Etat, pour n’importe quel projet, devra d’abord présenter ses évaluations sur un expert-comptable désigné par l’administration, qui lui s’assurera que le montant demandé et bel et bien nécessaire pour le projet. Cette étape qui vise à protéger à l’avenir notre économie, a été décidée après les nombreux dossiers décelés, incriminant des hommes d’affaire de renom, qui ont profité de la protection des décideurs de l’époque, pour gonfler, tricher et piller le pays croyant que personne ne va les interroger. Une mesure de plus qui vient consolider l’idée que la nouvelle approche économique de l’Algérie vise à rehausser le niveau et rattraper le retard enregistré durant les 20 dernières années, en dépit des avantages financiers qu’avait le pays. D’abord par l’annulation de la fameuse règle 51/49, et l’ouverture des portes à tous les investisseurs sans exclusion, ensuite par l’exploitation de manière juste et étudiée des richesses que recèle le pays. Les investisseurs qui avaient l’habitude de gonfler les estimations de leurs projets pour importer ou investir, devront à l’avenir savoir que tout est contrôlé, et l’époque du favoritisme est révolue.