S.K

Ghardaïa confirme son potentiel de destination saharienne majeure, portée par sa position de porte du désert et par un patrimoine exceptionnel — dont la vallée du M’zab, classée UNESCO depuis 1982. Les actions publiques de mise à niveau et de promotion visent à transformer ces atouts en leviers de développement économique et en relance durable de l’activité touristique.

Avec ses ksour, remparts, places du marché, mosquées et portes, la vallée du M’zab obéit à une organisation spatiale et sociale singulière qui a inspiré Le Corbusier. Pour préserver cette originalité, des chantiers de restauration ont été engagés sur les habitations traditionnelles en péril, les monuments historiques et les ouvrages hydrauliques et religieux.
Selon Kamel Ramdane (OPVM), les maîtres artisans locaux interviennent avec des matériaux traditionnels (mortier de chaux Timchemt, pierre, argile, troncs de palmiers). Abdelhamid Amiz (Direction de la Culture et des Arts) souligne l’objectif : mettre en valeur le style architectural unique du M’zab et sa richesse artistique et culturelle.

Éco-tourisme et expériences immersives

Au-delà des ksour, Ghardaïa met en valeur un système ancestral de partage des eaux qui irrigue ses palmeraies, les gravures rupestres de Daya Ben Dahoua, ainsi que des palmeraies et périmètres agricoles convertis en structures d’accueil très prisées à Béni-Isguen, Métlili, Sebseb et Mansoura. Cette montée en puissance de l’écotourisme conjugue préservation de l’environnement, respect des us et traditions et retombées locales. « Nous sommes dans l’ère d’un tourisme éco-responsable », confirme Hadj El-Habib, propriétaire d’une palmeraie-gîte.

Les pouvoirs publics, en concertation avec les acteurs du territoire, encouragent l’investissement touristique et la valorisation des sites. Reste un défi : une promotion plus soutenue dans les circuits nationaux et internationaux. Un plan d’action de promotion et de mise en marché des atouts de la région sera prochainement arrêté, indique Kamel Chaib (agence de voyage), pour générer davantage de valeur ajoutée au bénéfice des familles locales.

La wilaya compte environ 40 infrastructures d’hébergement (plus de 3.000 lits), 30 agences de voyages, 8 offices locaux du tourisme et 13 associations actives dans le secteur — un écosystème appelé à se densifier au rythme des projets de restauration, d’éco-hébergement et de médiation du patrimoine.

En perspective : en conjuguant patrimoine UNESCO, écotourisme et professionnalisation de l’offre, Ghardaïa peut s’imposer comme pôle de tourisme durable du Sud algérien, créateur d’emplois et moteur de développement local.