Kaid Omar

Ils sont plus d’une centaine d’enfants, tous des déficients mentaux, qui sont actuellement pris en charge par le Centre de formation pédagogique spécialisé, situé au niveau de l’entrée de la cité de l’USTO, à 200 m environ de la clinique Nekkache. L’établissement en question est sous l’égide de la Direction de l’Assistance Sociale, sous la tutelle du Ministère de la Solidarité Nationale. Ainsi, tous les enfants concernés sont soumis à un programme pédagogique spécifique, dont l’âge varie de 6 à 14 ans, donc la même tranche d’âge que ceux qui fréquentent un cursus scolaire normal, soit de la première année jusqu’au niveau de la 9ème année du BEM. Les parents de ces chérubins notamment ceux des « Mongoliens » constituant une bonne partie de l’effectif de ce centre de formation pédagogique spécialisé, sont sous la hantise de l’avenir sombre auquel ils seront affrontés, sachant que leurs enfants sont exposés aux affres de la dureté de la vie et ses prolongements. Il y a six années de cela, cette frange d’enfants bénéficiait d’une allocation mensuelle de trois mille (3000) DA, et depuis revalorisée à dix (10 000) mille DA. Ce pécule, en quoi pourra-t-il suffire à prendre en charge des frais élémentaires et indispensables à la vie quotidienne de ces malades, et dont la quasi totalité doit traîner son handicap toute la vie. Des enfants, dont la majorité doivent porter des couches et également soumis à d’autres traitements d’hygiène qui coûtent les yeux de la tête, pour ne pas dire un budget colossal dépassant de loin le niveau d’un ”smicard”. L’autre préoccupation des parents, c’est le devenir de leurs enfants déficients mentaux au delà des 14 ans, l’âge où ils sont dans l’obligation de quitter le centre pédagogique. Donc, livrés à eux-mêmes, et de par leur déficience, c’est la rue qui les attend, agressifs et mal pris en charge par une société déjà elle-même n’arrivant pas à joindre les deux bouts. Les Centres pédagogiques, dans ce contexte ne peuvent aller au delà d’une formation de base, nécessaire et insuffisante. Aussi, les parents de cette frange infantile, exigent légitimement des pouvoirs publics une plus grande prise en charge pécuniaire en allouant une pension mensuelle qui répond aux besoins exprimés, calqués sur le coût de la vie et ses relents, offrant une bouffée d’oxygène à des familles, dont la plupart sont de souche démunie. Le reste, peuvent subvenir aisément à suivre leur progéniture, pouvant même assurer un suivi médical spécialisé. Victimes d’être mis au monde avec un handicap, leur droit à la vie doit nécessairement être mieux considéré !