Linda Otsmane
Les derrières pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région durant la journée d’hier ont mis à nue les malfaçons dans la conception et la réalisation de certaines routes et trottoirs notamment depuis l’installation de l’actuelle composante de l’APC d’Arzew. Ces projets, tous livrés récemment, n’ont pas résister aux courants d’eau pluviales et présentent des fissures et affaissements faute de canalisations conçues selon la taille actuelle des agglomérations. Une situation qui a donné lieu au débordement des anciennes canalisations au centre-ville où l’absence d’un nombre insuffisant de travailleurs municipaux, pour l’entretien des avaloirs, a fait que cette partie de la commune s’est trouvée confrontée à l’obstruction des réseaux avec la boue charriée des hauteurs des quartiers populaires comme Hai Guitna et Hai Emir Abdelkader. Ces deux agglomérations devaient abriter, notons-le, les projets relatifs à la protection contre les inondations de par la réalisation de banquettes et réseaux pluviales, et ce eu égard à la nature des sites classés comme « zones inondables ». Sachant que le nombre d’interventions enregistrés par la SEOR pour parer aux éclatements des réseaux est de 10 opérations par jour. Cet état de fait est dû à la situation des canaux dont 80 % ont besoin d’être renouvelés en urgence, apprend-on de sources de cette institution. Cependant, l’ouvrage le plus affecté par les averses de pluie est sans doute la nouvelle route du Cap Carbon. Cette chaussée qui n’est pas encore livrée à la circulation, a coûté au trésor public une enveloppe budgétaire avoinant les 19 milliards de centimes avec un avenant de 8 milliards de centimes, soit au total 27 milliards de centimes. Barrée à la circulation en raison du risque qu’elle représente aux automobilistes voulant l’emprunter en guise de chemin de déviation, cette piste est exposée à un problème de glissement du terrain d’où l’urgence de sa suspension pour une date ultérieure, indique-t-on. Cette route qui ne profite à personne est située dans une zone où le trafic routier ne devient important qu’en période estivale. Cependant, la grande maîtrise de la circulation automobile et l’installation d’un barrage fixe de la Gendarmerie Nationale a fait que le nombre d’accident a relativement reculé.
Un projet qui ne profite à personne
Ainsi, la réalisation d’un tel ouvrage n’est pas une priorité dans une collectivité locale souffrant d’un manque cruel en infrastructures de base et en programmes de développement. Au moment où certains élus boycotteurs exigent l’intervention de qui de droit pour déclencher une enquête technico-financière sur l’argent engagé dans ce projet « inutile», certains représentants de la société civile ont exprimé leur amertume vis-à-vis de cet agissement, n’apportant aucun bénéficie pour la ville. «Dépenser une somme de 27 milliards pour un projet qui ne profite à personne est une forme de dilapidation de deniers publics. Les responsables concernés devraient accorder une importance particulière aux exigences locales notamment en cette période où le taux de la pauvreté a augmenté de 3 % par rapport aux années précédentes », a-t-on appris de B. H, membre de l’Observatoire Nationale de la Lutte contre la corruption et du Soutien aux Organismes de l’Etat.



















