Wassila. B

Un investissement algéro-Italien en perspective permettra à l’Algérie de se hisser au statut de grand pays exportateur de blé dur. C’est ce qui se dégage d’une rencontre qui vient de réunir à Alger, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et l’Italien Bonifiche Ferraresi (BF). Ce groupe italien BF veut produire du blé dur au Sud de l’Algérie. Un blé qui n’est pas seulement destiné à la consommation domestique en Algérie, mais aussi à l’exportation vers l’Italie, d’autant plus qu’à l’international ce produit reste rare et plus cher que le blé tendre. Fin janvier dernier, BF et un groupe kazakh ont signé un protocole d’accord visant à la production de blé et de pâtes alimentaires et signe un nouvel accord avec l’Algérie via l’AAPI. Actuellement, BF détient des entreprises maîtrisant toute la chaîne de production de blé. Cela passe par les semences, les sociétés de services agricoles réunies au sein de Consortia Agrari d’Italia, les moulins et les usines de pâtes sous la marque «Le Stagioni d’Italia». En 2022, BF a rajouté la production de couscous en rachetant pour 20 millions d’euros la société Bia. Au niveau des semences, BF détient près de 42 % de la Société italienne de semences (SIS). Depuis 2017, le groupe de Fréderico Vecchianno contrôle près de 600 variétés, dont 116 à travers des « droits exclusifs». Des droits qui s’appliquent notamment à la variété «Cappelli». L’histoire du blé Senatore Cappelli remonte à 1915, lorsque le généticien Nazareno Strampelli a obtenu une variété de blé dur d’automne, grâce à une sélection généalogique de la population nord-africaine de Jennah Rhetifah. Dans un portrait enthousiaste consacré au dirigeant de BF, la revue Forbes Italia note que Federico Vecchioni a réussi à « créer le champion national de l’agro-industrie». Avec le Conseil pour la recherche agricole ou l’Agence nationale des nouvelles technologies, la recherche agronomique italienne multiplie les essais sur le blé dur : variété adaptée à la sécheresse, fertilisation azotée, qualité des grains, et même depuis peu irrigation.,Les essais d’irrigation du Centre de recherche pour la culture céréalière de Foggia (Pouilles) qui ont été menés par goutte à goutte, en absence de rampes-pivots, ont permis d’obtenir des rendements de 89 quintaux. Alors qu’une variété traditionnelle ne fournit qu’un rendement de 18 quintaux, la nouvelle variété Barnacla provenant du célèbre Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) au Mexique en produit 31. Contrairement à ce qui se fait en Algérie, à la réception des récoltes, les silos italiens sont équipés de matériel d’analyse qui permet de contrôler en continu le niveau de protéines . Actuellement en Algérie, deux investisseurs turcs montrent leur savoir-faire. Il s’agit de Filaha-Atlas à Hassi Messaoud sur 11.000 hectares qui a introduit pour la première fois en Algérie la culture mécanisée de la betterave à sucre. C’est également le cas de la société Dunaysir qui exploite 4.000 hectares à Adrar.