S Hadjar
À quelques jours de l’Aïd el-Fitr, les prix des fruits et légumes ont atteint des niveaux records sur les marchés d’Oran, suscitant l’inquiétude des consommateurs. La pomme de terre, produit de base dans l’alimentation des ménages, s’affiche désormais entre 160 et 180 dinars le kilogramme, un tarif inédit qui a surpris bon nombre d’acheteurs.
Cette flambée des prix ne se limite pas à la pomme de terre. Les tomates, oignons, carottes, navets et courgettes se vendent désormais à 100 dinars le kilo, tandis que le poivron atteint 160 dinars. Pour la première fois, les aubergines et le concombre franchissent la barre des 200 dinars le kilo, un seuil jamais atteint auparavant. Les haricots verts, quant à eux, oscillent entre 500 et 600 dinars. Du côté des fruits, la hausse est tout aussi marquée : malgré une production abondante, les fraises à titre d’exemple sont vendues entre 300 et 400 dinars le kilo.
Les commerçants avancent différentes explications pour justifier ces augmentations, évoquant notamment les récentes pluies qui auraient perturbé la récolte et l’approvisionnement en produits frais. Cependant, les consommateurs dénoncent une spéculation récurrente en cette période de forte demande. “Chaque année, à l’approche de l’Aïd, les prix s’envolent sous prétexte d’une offre limitée, alors que les marchés regorgent de marchandises”, déplore un client rencontré au marché des Aurès (La Bastille) au centre-ville.
Les viandes ne sont pas en reste. Le poulet se négocie désormais entre 400 et 420 dinars le kilo, tandis que les viandes rouges locales se vendent entre 2 800 et 3 000 dinars le kilo. Pour pallier cette flambée, l’État a favorisé l’importation de viandes rouges, proposées entre 1 200 et 1 400 dinars le kilo afin de permettre un accès plus large aux consommateurs.
Malgré les efforts des pouvoirs publics pour lutter contre la spéculation et encadrer les prix, les consommateurs restent confrontés à une situation difficile. À l’approche des festivités, la pression sur les ménages s’intensifie, accentuant le sentiment d’injustice face à une flambée des prix qui, selon eux, pourrait être évitée avec un meilleur contrôle du marché.