L’Algérie va déployer une diplomatie proactive en Afrique

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Wassila. B 

L’Algérie assume officiellement, désormais, la présidence tournante du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) pour toute la durée du mois d’août. Alger ambitionne de faire de ce mandat un levier pour promouvoir l’agenda africain en matière de paix et de sécurité, en misant sur une coopération renforcée avec les autres États membres du Conseil. L’objectif affiché est d’impulser une dynamique collective face aux crises multiformes qui fragilisent le continent. La diplomatie algérienne prévoit de mettre en œuvre un programme dense et structuré, articulé autour de plusieurs réunions de haut niveau. Parmi les priorités figurent les situations au Soudan et au Soudan du Sud, deux théâtres de tensions dont les répercussions humanitaires et sécuritaires inquiètent profondément la communauté régionale et internationale. Des consultations spécifiques seront organisées afin d’explorer des pistes de résolution durable, en lien avec les acteurs concernés et les partenaires internationaux. La diplomatie algérienne entend, à cette occasion, jouer un rôle de médiateur actif, dans la continuité de ses engagements en faveur du règlement pacifique des différends africains. Au-delà des conflits en cours, l’Algérie veut inscrire son mandat dans une perspective plus large, en abordant les enjeux systémiques de la sécurité sur le continent. Plusieurs sessions thématiques sont annoncées, portant notamment sur la gouvernance et le rôle des institutions dans la prévention des crises, le renforcement du système continental d’alerte précoce, pierre angulaire de la réaction rapide face aux menaces émergentes et la coordination interinstitutionnelle, impliquant des structures clés telles que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et l’Organisation de coopération policière africaine (AFRIPOL). L’objectif est de dépasser les approches ponctuelles pour consolider un cadre continental cohérent, efficace et adapté aux mutations de la menace sécuritaire, notamment en matière de terrorisme, de cybercriminalité et de trafics transfrontaliers. Enfin, l’agenda du mois prévoit une réunion spécifique consacrée au cadre de référence du sous-comité de lutte contre le terrorisme, organe rattaché au CPS. Ce rendez-vous devrait permettre de revisiter les instruments existants, d’évaluer leur efficacité et, au besoin, de proposer des ajustements stratégiques. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’engagement de longue date de l’Algérie contre le terrorisme, un domaine où le pays jouit d’une expérience reconnue et d’une expertise institutionnelle solide à travers le CAERT et d’autres dispositifs régionaux. La présidence algérienne du CPS intervient à un moment charnière pour le continent. Alors que les conflits prolongés, les transitions politiques incertaines et les menaces asymétriques mettent à rude épreuve les mécanismes africains de paix, l’ambition d’Alger de promouvoir une approche proactive et inclusive.