H.Nassira
L’Ordre des avocats d’Oran a entamé, depuis jeudi dernier, une série d’ateliers de formation destinés à ses membres autour de la nouvelle loi de procédure pénale 25-14, récemment promulguée et mise en vigueur après son adoption par l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation. Ces ateliers, qui constituent une première dans le pays, visent à expliquer en détail les apports majeurs de cette réforme juridique qui introduit des changements profonds dans le système judiciaire algérien.
Plus de 400 avocats, dont une centaine de stagiaires, participent activement à ces sessions hebdomadaires tenues chaque jeudi. Ces ateliers offrent un cadre complet et structuré pour mieux comprendre les nouveautés législatives, et renforcer les compétences des professionnels du droit dans l’application concrète de la loi.
Le bâtonnier de l’Ordre des avocats d’Oran, Omar Bergham, a souligné que la tenue de ces formations est une obligation légale, mais aussi une nécessité pour garantir une meilleure défense des droits individuels et collectifs. « Cette réforme consacre des avancées importantes, notamment le renforcement des droits de la défense et la protection du patrimoine public, tout en consacrant le rôle central de l’avocat dans la procédure pénale », a-t-il expliqué.
Lors de la deuxième session, le professeur Chaoui Bachir a apporté un éclairage sur les pouvoirs du procureur de la République dans le cadre de cette nouvelle loi, soulignant l’importance du rôle du ministère public dans le déroulement de la procédure pénale, tout en mettant en valeur la position renforcée des avocats.
Ces ateliers s’inscrivent dans un dispositif plus large de sensibilisation et de formation mené conjointement avec le Conseil de justice d’Oran et l’Institut de criminologie de l’Université Ahmed Ben Bella. Une journée d’information spécifique sera prochainement organisée pour approfondir les connaissances autour de cette réforme innovante.
Parmi les avancées majeures, la loi 25-14 réaffirme le statut de l’avocat comme unique représentant de la défense, que la présence de ce dernier soit choisie librement ou commis d’office. Elle renforce également ses prérogatives en lui permettant d’intervenir directement dans la procédure, notamment pour poser des questions, formuler des observations et défendre les droits des parties sans être entravé. Cette dernière mesure vise aussi à protéger les lanceurs d’alerte contre les abus.
Le succès de ces ateliers confirme l’intérêt et le besoin ressenti par les professionnels du droit d’approfondir leur maîtrise de ces nouvelles règles qui impactent directement leur pratique quotidienne. L’Ordre des avocats d’Oran a annoncé la poursuite de cette initiative avec la présentation progressive d’autres thèmes liés aux procédures judiciaires, dans le but d’accompagner au mieux ses membres face aux défis posés par cette réforme.