S Hadjar 

La deuxième journée du Salon Africa and Mediterranean Energy Exhibition and Conference (NAPEC 2025), organisée à Oran, a été placée sous le signe de la transition énergétique et de la durabilité environnementale.

Dans une conjoncture mondiale où la lutte contre le réchauffement climatique s’impose comme une urgence planétaire, l’Algérie a présenté une vision claire et structurée de son engagement en faveur d’un modèle énergétique plus propre et plus responsable.

 

Un engagement fort pour le climat

 

Lors d’une conférence tenue à l’hôtel Le Méridien, le géologue Mouloud Bouras, expert au sein du groupe Sonatrach, a mis en exergue les efforts déployés par le pays pour honorer ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.

Il a rappelé que l’Algérie s’est fixée pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 22 % d’ici 2030, un engagement ambitieux qui s’inscrit dans la dynamique mondiale de limitation des effets du changement climatique, tout en préservant la durabilité des ressources énergétiques nationales.

 

Quatre piliers pour une stratégie nationale cohérente

 

Le conférencier a détaillé les quatre axes essentiels de la stratégie nationale de transition énergétique.

Le premier concerne le renforcement des capacités institutionnelles et réglementaires, afin d’assurer un suivi rigoureux des émissions.

Le second vise l’adaptation aux effets du changement climatique par des projets concrets dans l’agriculture, l’eau et l’énergie.

Le troisième repose sur la réduction des émissions à la source, grâce au développement des énergies renouvelables et à l’adoption de technologies industrielles propres.

Enfin, le quatrième axe met l’accent sur la formation d’une nouvelle génération de compétences nationales capables d’accompagner la transformation du paysage énergétique mondial.

 

Le secteur des hydrocarbures face au défi environnemental

Le secteur des hydrocarbures occupe une place centrale dans cette feuille de route.

Selon Bouras, il doit s’adapter aux standards environnementaux les plus exigeants, tout en maintenant sa contribution stratégique à l’économie nationale.

L’expert a mis en avant le rôle clé des technologies de captage et de stockage du carbone (CCS), considérées comme l’une des solutions les plus efficaces pour réduire les émissions issues des activités pétrolières et gazières.

À ce titre, il a cité le projet d’In Salah, lancé en 2004, comme une référence mondiale. 

Ce projet pionnier a permis l’injection annuelle d’un million de tonnes de dioxyde de carbone dans une formation saline profonde, située à près de 1 900 mètres sous terre, illustrant ainsi la capacité de l’Algérie à allier innovation technologique et responsabilité environnementale.

 

Le sous-sol algérien, un réservoir d’avenir

Les études récentes menées dans le bassin Ahnet-Gourara confirment le potentiel géologique considérable du sous-sol algérien, capable de stocker en toute sécurité l’équivalent des émissions nationales prévues pour les trois prochaines décennies.

Ce constat ouvre la voie à l’extension de projets de stockage du carbone à grande échelle sur la plateforme saharienne, permettant ainsi à l’Algérie de renforcer sa contribution aux efforts mondiaux de réduction des gaz à effet de serre, tout en consolidant sa position dans le domaine des technologies énergétiques propres.

 

 

De nouveaux horizons pour l’exploration offshore et non conventionnelle

Dans la même journée, le programme du NAPEC 2025 a également donné lieu à une session stratégique consacrée à l’exploitation des ressources hydrocarbures marines et non conventionnelles.

Placée sous le thème « Ouvrir les horizons de l’Algérie dans l’exploitation des ressources hydrocarbures marines et non conventionnelles : approches collaboratives de développement », cette rencontre, modérée par Kurt Harbold, directeur stratégique chez Halliburton, a réuni un panel d’experts et de décideurs de premier plan.

Les participants ont souligné que l’Algérie se trouve à l’aube d’une nouvelle ère d’exploration énergétique, ses potentialités offshore restant encore largement inexploitées.

Ces zones représentent un champ d’opportunités prometteuses pour diversifier les sources d’approvisionnement et consolider la sécurité énergétique du pays.

 

Recherche, innovation et partenariats au cœur du développement

Les intervenants ont mis en avant la nécessité de renforcer la recherche scientifique et d’intégrer les technologies de forage et de production les plus avancées, tout en créant un cadre réglementaire attractif et équilibré.

Ce cadre doit encourager l’investissement étranger direct tout en protégeant les intérêts nationaux grâce à des mécanismes juridiques et fiscaux adaptés aux spécificités des projets offshore et non conventionnels.

Les experts ont également insisté sur le rôle déterminant de l’innovation et des partenariats stratégiques entre entreprises nationales et internationales pour accélérer la mise en œuvre des projets, favoriser le transfert de savoir-faire et garantir les financements nécessaires.

 

Une ambition énergétique durable et partagée

L’enjeu environnemental n’a pas été en reste : les intervenants ont souligné le respect des normes de sécurité et de durabilité, la protection des écosystèmes marins et l’implication du monde scientifique dans le suivi des opérations, afin d’ancrer une véritable culture de responsabilité écologique.

À travers ces échanges de haut niveau, le NAPEC 2025 confirme son rôle de plateforme stratégique de dialogue et d’innovation au service du futur énergétique de la région.

L’Algérie y réaffirme sa volonté de concilier développement économique et responsabilité environnementale, en posant les bases d’un modèle énergétique durable, diversifié et compétitif, capable de répondre aux exigences du monde de demain.