Wassila. B

Lors de la récente réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, la délégation algérienne a dû exercer son droit de réponse face à une sortie pour le moins déplorable du ministre des Affaires étrangères du régime malien issu du putsch. Ce dernier, dans une tentative désespérée de détourner l’attention des véritables maux qui rongent son pays, s’est permis des propos déplacés à l’égard de l’Algérie.

Ces accusations, aussi grossières qu’infondées, ne relèvent ni de la diplomatie ni de la vérité. Elles s’inscrivent dans une logique bien connue des régimes en perte de légitimité : celle du bouc émissaire. Au lieu d’affronter leurs propres échecs, certains préfèrent accuser l’extérieur, et en l’occurrence, l’Algérie, de tous leurs déboires.

Or, la réalité est connue de tous : le Mali est aujourd’hui dirigé par une junte issue d’un changement anticonstitutionnel, qui lui a valu son exclusion de l’Union Africaine. Depuis sa prise de pouvoir, ce régime a enfoncé le pays dans une spirale d’instabilité et d’insécurité sans précédent. Les promesses de redressement n’ont jamais été tenues ; les institutions sont affaiblies, l’économie exsangue, et les populations livrées à elles-mêmes.

Face à cette débâcle, le discours officiel malien s’est progressivement transformé en un instrument de diversion. Plutôt que de reconnaître ses échecs, la junte préfère s’en prendre à ses voisins, notamment à l’Algérie, pays qui, faut-il le rappeler, a toujours œuvré pour la stabilité et l’unité du Mali, notamment à travers la médiation de l’Accord de paix d’Alger.

Cette campagne de désinformation n’abuse personne. Ni les peuples de la région, ni les partenaires africains, ni même les Maliens eux-mêmes ne croient à ces fables officielles. L’Algérie, pour sa part, demeure fidèle à ses principes de non-ingérence, de respect de la souveraineté des États et de promotion du dialogue. Elle n’a nul besoin de répondre à la calomnie, mais elle se réserve le droit légitime de rétablir la vérité lorsque celle-ci est déformée par des régimes en quête d’alibis.

Ce que vit aujourd’hui le Mali est le résultat direct de choix politiques hasardeux, guidés par la soif du pouvoir plutôt que par l’intérêt du peuple. Il n’y a ni main étrangère, ni complot régional, seulement une responsabilité interne que la junte refuse d’assumer.

En vérité, les putschistes de Bamako ont fait du mensonge une arme de communication et du ressentiment un substitut à la diplomatie. Mais la réalité finit toujours par rattraper ceux qui la fuient.