I. Yacine
Les services agricoles de la wilaya de Mascara prévoient cette saison une production globale de 512 800 quintaux de toutes les variétés d’orange, soit un rendement moyen de 103 quintaux par hectare. Ces chiffres donnent d’emblée une impression de stabilité, mais ils masquent une réalité plus complexe, marquée par la baisse des surfaces plantées et productives, conséquence directe du déficit hydrique et de l’augmentation de la salinité des sols. Cette année, la superficie totale des plantations d’orangers atteint 5 556 hectares, tandis que les surfaces réellement productives ne dépassent pas 4 984 hectares. Comparé à la saison précédente, la wilaya a perdu environ 764 hectares de plantations totales et 473 hectares de surfaces productives, traduisant l’impact notable des conditions climatiques sur le secteur. Les premières récoltes ont concerné le type Clémentine. Au début décembre, la production s’élevait déjà à 41 860 quintaux sur une superficie de 529 hectares, soit un rendement d’environ 79 quintaux par hectare. Un chiffre qui témoigne de la capacité des agriculteurs à maintenir un minimum de production malgré des conditions difficiles. La production d’agrumes dans la wilaya se concentre dans certaines communes devenues de véritables réservoirs pour le secteur. À savoir Mohammedia et Sidi Abdelmoumen qui regroupent à elles seules 3 244 hectares, tandis que Bouhanifia, Hacine et Guitena totalisent 544 hectares. Bouheni et Macta Douz complètent la carte avec 1 597 hectares, tandis que des parcelles plus petites, représentant 170 hectares supplémentaires, se répartissent dans d’autres communes de la wilaya. Sur le terrain, les effets de la sécheresse sont visibles, le feuillage a perdu de son éclat et certains arbres montrent les signes de stress liés à la salinité croissante des sols au cours des deux dernières années. Les agriculteurs évoquent une «saison difficile» et soulignent la nécessité d’un soutien technique et environnemental pour rééquilibrer des terres qui ont longtemps symbolisé la qualité des oranges de Mascara. Dans les marchés, ces conditions se traduisent par des prix élevés. La Clémentine se vend entre 150 dinars le kilogramme pour le petit calibre et peut atteindre 300 dinars pour la qualité supérieure, tandis que le type Thomson, importé d’autres wilayas, varie entre 150 et 200 dinars le kilogramme. Malgré ces défis, l’espoir demeure. Si les semaines à venir apportent des précipitations suffisantes, les arbres pourraient retrouver leur vigueur. Le secteur des agrumes à Mascara, pilier historique de l’agriculture locale, espère ainsi un rebond qui permettrait de rétablir un équilibre sur ces plaines réputées pour offrir des oranges de qualité reconnue sur le marché national.



















