Wassila. B
Le ministère de l’Éducation nationale a lancé, ce mardi, les inscriptions en ligne pour le concours national de recrutement des professeurs des trois cycles d’enseignement (primaire, moyen et secondaire). Cette opération d’envergure, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale pour la relance qualitative du secteur, porte sur 40 500 postes budgétaires répartis comme suit : 11 831 postes pour les professeurs de l’enseignement primaire classe 1, auxquels s’ajoutent 18 929 postes pour les professeurs de l’enseignement moyen classe 1 et 9 740 postes pour les professeurs de l’enseignement secondaire classe 1.
Les inscriptions se déroulent exclusivement via la plateforme numérique de l’Office national des examens et concours (ONEC), dans le souci de garantir équité, transparence et égalité des chances pour tous les candidats remplissant les conditions réglementaires.
Après une suspension de près de huit ans, la réouverture de ce concours a été accueillie avec satisfaction par les représentants des enseignants. Ce nouveau mode de recrutement, fondé sur l’examen des dossiers et un oral, répond à une demande ancienne des syndicats et vise à renforcer la qualité du corps enseignant.
Mohamed Hamidat, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire, souligne que ce processus « barre la route à toute forme d’intervention ou de falsification ». Il ajoute : « La relance de ce concours est une lueur d’espoir pour des milliers d’enseignants contractuels qui aspirent à une stabilisation professionnelle. »
La stratégie du ministère privilégie désormais le recrutement par le mérite et la qualification. La priorité est donnée aux diplômés des Écoles normales supérieures (ENS), tout en prévoyant le recours aux contractuels pour répondre aux besoins urgents, sous réserve de l’adéquation entre leur diplôme et la spécialité enseignée.
« Nous allons vers un enseignement de qualité, qui commence par la sélection d’un personnel qualifié », affirme M. Hamidat, saluant la volonté du ministre d’asseoir une école performante et inclusive.
Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), rappelle que près d’un million de nouveaux élèves intègrent le système éducatif chaque année. Malgré les deux dernières vagues d’intégration de contractuels (140 000 postes), les besoins restent importants.
« Les ENS ne forment actuellement que 5 000 diplômés par an, tous cycles confondus. Un recours massif à l’université s’avère indispensable à moyen terme », explique-t-il, en proposant deux pistes concrètes :
Conclure des conventions avec les universités pour cibler et former en amont les étudiants souhaitant se diriger vers l’enseignement.
Au-delà des chiffres, ce concours symbolise une volonté politique forte de revaloriser le métier d’enseignant et de doter les écoles de profils compétents et motivés. La digitalisation complète des candidatures, associée à une procédure simplifiée et équitable, marque un tournant dans la gestion des ressources humaines du secteur.
Ce recrutement massif, s’il s’accompagne d’une formation continue solide et d’une politique de soutien à la carrière enseignante, pourrait constituer le socle d’une véritable renaissance éducative en Algérie.


















