Rachid Boutlélis
A l’ombre d’une récurrente coupure d’AEP, gauchement invoquée à travers un argument usé jusqu’à la corde, la population d’Aïn El Turck est en sus sordidement confrontée à une crise d’huile et de sachet de lait. En effet, selon le constat établi sur le terrain, l’huile brille par son absence sur les étals des commerçants au même titre que le sachet de lait dans cette partie de la wilaya d’Oran. Disponible parfois en quantité très insuffisante par rapport à la demande, le bidon de cinq litres d’huile est proposé par certains commerçants sans vergogne du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck à des prix excessifs dépassant tout entendement, proposé chez les contrevenants entre 600 et 850 dinar. Ce corps gras à l’état liquide, qui ne se mélange pas à l’eau, grandement indispensable dans les préparations culinaires, est souvent fourgué sous le manteau à l’instar du sachet de lait. L’augmentation unilatérale des prix de ces deux produits à large consommation a atteint les cimes les plus élevées, dans les quatre communes de la daïra d’Aïn El Turck, notamment dans les localités situées sur le territoire du chef lieu et ce, en violation des règles élémentaires en vigueur du code du commerce. Ce répréhensible état de fait, qui booste lamentablement la perpétration de ce genre de transgression, est relevé chez la plupart des établissements versés dans la vente de produits alimentaires, au même titre que les supérettes. Une aubaine inespérée pour l’informel, qui entre dans la danse en s’en donnant à cœur joie au vu et au su de tout un chacun. Suprême ironie, certains gérants desdits établissements de commerce, qui surfent partiellement dans l’informel, n’ont pas hésité à se reconvertir dans l’activité relative à l’alimentation générale, devenue rémunératrice à profusion, à la faveur de cette pénurie, avec à la clé une recette beaucoup plus élevée. « La cupidité manifestée toute honte bue par ces commerçants contrevenants nous fait subir une véritable saignée. Le prix d’un bidon d’huile de même contenance en termes de litres et de surcroît de la même qualité, diffèrent d’un magasin à un autre à travers une hausse qui provoque le tournis. C’est insensé et répréhensible et nous nous interrogeons légitimement s’il existe vraiment des contrôleurs des prix dans ce secteur névralgique » a déploré avec un mélange de sidération et d’amertume une ménagère, domiciliés dans le quartier Bensmir, communément appelé douar Nakousse, sur le territoire de la municipalité d’Aïn El Turck. Selon le même morbide constat, chaque établissement fixe vraisemblablement de manière unilatérale ses tarifs, créant ainsi une grande perturbation dans la régulation des activités commerciales et ce, avec toutes les répercussions négatives notamment sur le budget des petites bourses. « Des différences de prix oscillant entre 200 et 300 dinars sont relevées sur le prix du bidon de cinq litres » a fait remarquer avec une pointe de dépit un responsable de famille. Des témoignages analogues, résumés par des conclusions lourdes de sens, ont été formulées par la plupart des habitants de la municipalité, qui ont été abordés à ce sujet. Dans ce triste et condamnable état de fait, la palme est incontestablement détenue par les établissements de commerces versés dans la vente de l’alimentation générale installés dans le chef-lieu. « Le plus des imperturbables est choqué lorsqu’il consulte le prix affiché ostentatoirement sur le prix fixé pour l’huile entre autres » a déploré une autre ménagère d’Aïn El Turck. Il convient de signaler que nos interlocuteurs ont été unanimes à revendiquer une véritable opération d’assainissement dans le secteur du commerce de cette partie de la wilaya d’Oran.