Ahmed Yacine

Le tribunal de Filaoucène a ajourné la prononciation du verdict concernant l’affaire de l’utilisation frauduleuse de carte Chiffa, qui aurait occasionné des pertes de plus d’un (01) milliard de centimes à la caisse national de la sécurité sociale CNAS. La genèse de l’affaire remonte quant une personne âgée, malade chronique, portera plainte au niveau de la caisse maladie vue qu’il n’avait plus accès à sa carte Chiffa, sachant qu’il n’avait pas effectué d’opération durant plus de 03 mois. Pourtant le contrôleur au niveau de la caisse sociale a relevé des opérations de remboursement. Une enquête en interne sera alors ouverte et une plainte déposée. Il va s’avérer très vite qu’une bande organisée, à Oran, sévissait sur le terrain de l’assurance maladie. Le mode opératoire est simple mais redoutable. Une fausse infirmière, qui sévissait au niveau de l’EHU 1er novembre, proposait aux patients de faciliter les interventions médicales en contre partie de la carte Chiffa, même de tiers, les proches parents en l’occurrence. Cette femme, grâce à la complicité d’un médecin qui prescrivait les médicaments, s’alimentait avec la carte de remboursement au niveau des pharmacies, notamment l’insuline qu’elle revendait sur le marché informel. Parmi la bande de ces escrocs, un banquier ex cadre dans une entreprise de médicament. Deux (02) autres personnes seront également impliquées, dont un malvoyant chez qui on retrouvera une importante quantité de médicaments. La deuxième personne est en état de fuite. Lors du procès, tous les accusés ont nié leur participation à une quelconque bande organisée, et que leur objectif était celui d’assister les personnes en détresse, puisqu’ils auraient aidé des associations caritatives. Les avocats dénonceront les proportions prises par l’affaire, arguant du fait que les pertes de la CNAS, la partie civile, tourneraient autour de 88 millions de centimes. Le procureur insistera sur les chefs d’accusation et demandera 03 années d’emprisonnement pour la personne en fuite et 02 ans pour le reste des incriminés. Le juge ajournera sa décision.