Rachid Boutlélis

Biaisée par l’apparition précoce des solariums clandestins, une ambiance particulière a prévalu en ce début de semaine, juste après la sortie des bureaux, sur les plages de la contrée d’Aïn El Turck et ce, à la faveur d’une hausse sensible de la température. Selon le constat établi sur le terrain, des dizaines de familles, venues d’Oran et de ses localités limitrophes, en quête d’une bouffée d’air iodé, ont convergé vers ces sites d’agrément pour s’y installer le temps d’une après-midi ensoleillée et goûter aux joies que procure cette brève escapade et ce, en fuyant éphémèrement le béton, la promiscuité des sordides cités dortoirs ceinturant Oran, qui fait face à une considérable pollution. Incontestablement se sont les plages territorialement compétentes de la commune de Bousfer, qui ont enregistré le plus important rush de cette sortie d’oxygénation ayant été concocté en toute vraisemblance après l’accomplissement de la coutume immuable inhérente à la présentation des vœux de l’aïd. L’atmosphère enfantée sur les plages d’Aïn El Turck par cette affluence hors saison a été rehaussée par les cris et les éclats de rire des enfants notamment, qui ont bravé l’eau froide à l’exemple des adultes.
Certains de ces vacanciers précoces ont concocté des barbecues à la grande joie de leur progéniture. « Cette sortie d’oxygénation était synonyme d’un changement d’air après l’absurde saignée que nous a fait subir la spéculation sur les produits à large consommation durant le mois de ramadhan et que nous continuons toujours à subir aujourd’hui » a fait remarquer avec une humeur bilieuse un père de famille du quartier de Cité Petit à Oran, qui s’est installé avec ses enfants à quelques mètres du rivage de l’une des plages de la localité de Bouisseville. Des témoignages analogues ont été formulés par d’autres responsables de famille venus d’Oran. Il convient de signaler que les pseudos gardiens de parking et les solariums clandestins ont vraisemblablement oublié d’être bêtes et n’ont pas laissé passer cette aubaine, synonyme d’une rentrée d’argent exonérée de tout impôt. « Nous ne sommes pas du tout surpris par leur présence, le contraire nous aurait d’ailleurs étonnés » a ironisé un jeune homme venu avec ses amis du quartier de Gambetta à Oran pour déstresser le temps d’une après-midi au bord de la mer, avant d’ajouter avec amertume « les gérants de ces solariums clandestins au même titre que les pseudos gardiens de parking n’imposent pas leur dictat uniquement durant la saison estivale mais toute l’année sans émouvoir quiconque ». Toujours est-il que cet inadmissible état de fait inaugure, à priori, une chaude saison estivale sur les plages d’Aïn El Turck, dans le sens péjoratif du terme.