Wassila. B

Depuis plusieurs mois, l’Angola et l’Algérie mènent, chacun sur son propre front, une diversification de leurs partenariats dans le secteur pétrogazier, avec pour objectif de renforcer leur positionnement sur les marchés énergétiques régional et international. En marge du 17ème Sommet d’affaires États-Unis–Afrique, l’Algérie et l’Angola ont annoncé le renforcement de leur coopération dans le secteur énergétique. La décision fait suite à des échanges entre Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, et Diamantino Azevedo, le ministre angolais des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz. Les deux responsables ont convenu de développer une alliance stratégique axée sur l’échange d’expertise, la coordination technique, la formation et l’étude de projets communs dans les domaines du pétrole, du gaz et des mines. Cette initiative intervient dans un contexte de repositionnement des deux pays sur la scène énergétique africaine. L’Angola a officiellement quitté l’Organisation des Pays exportateurs de Pétrole (OPEP) en janvier 2024, en invoquant des désaccords sur les quotas de production. Depuis, Luanda s’efforce de diversifier ses partenariats pour maintenir son niveau d’engagement dans de nouveaux projets offshore. De son côté, l’Algérie multiplie les efforts pour attirer des investisseurs dans ses ressources fossiles, notamment par l’ouverture de blocs d’exploration via l’Agence pour la valorisation des ressources en hydrocarbure (ALNAFT). Le pays participe également activement aux plateformes multilatérales, comme le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), et met en avant son expertise technique dans le raffinage, le transport et la production gazière. L’accord conclu à Luanda prévoit des visites croisées entre experts angolais et algériens afin d’identifier les domaines de coopération à fort potentiel. Les parties prenantes envisagent également un suivi institutionnel renforcé pour assurer la mise en œuvre effective de leurs engagements. L’initiative s’inscrit dans un mouvement de coopération intra-africaine qui vise à favoriser des projets structurants portés par les États eux-mêmes, en complément des cadres dominés jusqu’ici par les acteurs internationaux. L’alliance entre l’Algérie et l’Angola rejoint, dans une certaine mesure, les efforts de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour renforcer l’intégration économique du continent. Elle s’inscrit également dans les orientations récentes de l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO), illustrées notamment par la création de la Banque africaine de l’énergie. Depuis plusieurs mois, l’Algérie renforce Sonatrach, conformément à l’ambition de l’État d’accroitre l’influence du pays sur le marché pétrogazier international. Depuis le début de l’année, l’entreprise a conquis plusieurs nouveaux marchés en Europe, en Amérique et en Asie. Parmi ces nouveaux marchés, figurent l’Allemagne, la République tchèque et la Croatie en ce qui concerne le gaz, en plus de la côte ouest américaine et d’autres pays comme l’Inde et le Brésil, pour ce qui est du brut.