M.B
Lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau CEM, marquant l’ouverture de l’année scolaire 2024-2025, une élève a rendu hommage au chahid Ali Mâachi en lisant sa biographie. Ce moment solennel a rappelé à tous l’importance de cet artiste et martyr, dont le parcours est une véritable incarnation de l’engagement patriotique et artistique en faveur de l’Algérie. Né le 12 août 1927 dans le quartier populaire de Ras Souk à Tiaret, Ali Mâachi est une figure emblématique de l’engagement artistique au service de la cause nationale. Après avoir suivi ses études primaires à l’école Aïn Karma, il a rejoint son père dans les travaux agricoles à Bouchekif. En 1949, il fut appelé à effectuer son service militaire à Bizerte, en Tunisie, une expérience qui lui a permis de visiter plusieurs capitales arabes, enrichissant ainsi sa culture musicale et lui permettant de rencontrer l’artiste tunisien Kadour Sarra. Ali Mâachi s’est également rapproché de l’Association Andalouse, fondée en 1929 dans le cadre du mouvement national, renforçant ainsi son amour pour la musique. En 1953, il fonde son propre groupe musical, “Safir El Tarab” (L’ambassadeur de la musique), avec l’objectif de faire de ses chansons un moyen de rassembler le peuple algérien et de l’éveiller aux idéaux de liberté et de justice sociale. Ce groupe émerge en pleine période de préparation de la Révolution algérienne. Ali Mâachi insuffle à ses œuvres une identité locale, notamment avec le style oranais. Parmi ses compositions les plus célèbres figure “Ziyarat Sidi Khaled” (La visite de Sidi Khaled). Fortement engagé dans la défense des idéaux nationaux, Ali Mâachi devient une voix incontournable du mouvement artistique de la résistance. En 1956, il enregistre son œuvre majeure, « Angham El Djazaïr » (Mélodies de l’Algérie), dans laquelle il célèbre l’unité du peuple et du pays. Il laisse derrière lui un répertoire de 16 chansons qui marquent l’histoire, telles que “El Babour”, “Tariq Wahran”, et “Sawal Aalem”. Ses textes abordent des thèmes sociaux variés, allant de l’amour à la maternité, en passant par la réussite personnelle et la liberté. Son engagement politique et artistique finit par attirer l’attention des autorités coloniales. Arrêté, Ali Mâachi est exécuté brutalement le 8 juin 1958. Attaché à un char sur la place Carnot (aujourd’hui Place des Martyrs) à Tiaret, il est traîné jusqu’à la mort, devenant ainsi un martyr de la lutte pour l’indépendance du pays. Aujourd’hui, l’héritage d’Ali Mâachi continue de vivre à travers ses œuvres et son sacrifice. Son nom reste gravé dans la mémoire collective, associé à la lutte pour l’indépendance et la dignité nationales.