Wassila. B
La filière laitière en plein essor en Algérie. Au moment où la consommation de lait et produits dérivés est la plus importante en Afrique, le gouvernement souhaite réduire sa dépendance aux importations en encourageant les investissements dans l’industrie locale. L’industrie laitière compte augmenter sa capacité de production de près de 1300 tonnes d’ici à la fin du premier trimestre 2025 à la faveur de 3 projets industriels. C’est ce qu’a révélé Youcef Cherfa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Selon le ministre, une laiterie privée d’une capacité de production de 11,2 tonnes de lait par jour est prévue pour entrer en activité, le 1ᵉʳ novembre prochain, dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar tandis qu’une laiterie publique capable de fournir 250 tonnes par jour de lait sera également lancé le 17 novembre dans la Wilaya de de Bouira. En outre, le 3ème projet de plus grande envergure sera mis en œuvre par le Groupe industriel de production de lait et ses dérivés (Giplait) et porte notamment sur l’installation d’une unité de production d’une capacité de 1000 tonnes par jour de lait pasteurisé et de lait UHT (Ultra haute température) basée à Rouiba à Alger. D’après M. Cherfa, cette dernière installation sera opérationnelle à partir du mois de février 2025. Globalement, ces investissements devraient contribuer à améliorer l’approvisionnement local et parallèlement contribuer à réduire la dépendance du pays aux importations de lait. Selon les données de la FAO, l’Algérie a importé près de la moitié de sa consommation en produits laitiers, évaluée en moyenne à près de 6,5 millions de tonnes par an entre 2020 et 2022. L’Algérie, qui fait de son indépendance alimentaire une priorité, veut bâtir un véritable empire laitier. Le Président Tebboune a annoncé un projet de ferme laitière géante dans la wilaya d’Adrar. Le projet algéro-Qatari intitulé « Baladna » se dessine. La société agroalimentaire qatarie a paraphé un accord avec le gouvernement algérien pour établir une ferme produisant du lait en poudre. Le projet prévoit de réaliser une ferme s’étendant sur 100 000 hectares et produisant 200 000 tonnes de lait en poudre par an. L’Etat algérien apporte un soutien à la production locale du lait frais. Ce montant de subvention comprend principalement les aides destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA par litre), les collecteurs de lait (5 DA par litre) et les laiteries (4 DA par litre). Une subvention de 60.000 DA est aussi accordée pour chaque nouvelle naissance de veaux. Les éleveurs peuvent aussi postuler pour avoir un terrain pour produire des fourrages destinés à l’alimentation des bovins. Les différents systèmes de production laitiers ont fait l’objet et des stratégies de valorisation du lait, définissant plusieurs types de systèmes de production. Les zones de plaine qui regroupent majoritairement des systèmes « intensifs » détiennent la plus forte productivité animale et représentent le volume de collecte le plus important.