S Hadjar
L’ ancien président de l’Association nationale des grands invalides de la Guerre de libération nationale, Mohamed Bouhafsi, s’est éteint le
28 février 2017 dans un hôpital parisien, après une longue maladie, à l’âge de 81 ans. Figure éminente de la lutte pour l’indépendance nationale, il avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale dès le déclenchement de la Révolution, le 1er novembre 1954. Le parcours du regretté moudjahid Mohamed Bouhafsi est celui d’un homme qui, de la lutte armée contre le colonialisme français, a poursuivi son engagement en prenant en charge les grands invalides de guerre. Ayant rejoint la Glorieuse Révolution armée dès 1954, il s’engagea dans les rangs des fidayine en France, participant à plusieurs opérations de résistance contre les forces coloniales. À travers des actions retentissantes, il marqua l’opinion publique de l’époque. Ces opérations étaient fréquemment évoquées dans la presse française. Recherché par la police et les services secrets français, il réussit à rejoindre le Maroc via l’Allemagne et l’Espagne, intégrant l’ALN. Dans une bataille aux frontières algéro-marocaines, il perdit sa jambe gauche en marchant sur une mine, tandis que sa jambe droite était criblée de balles. Devenu lui-même grand invalide de guerre, le défunt Bouhafsi s’engagea après l’indépendance pour défendre les droits de ses camarades blessés. En 1991, il fonda l’Association nationale des grands invalides de guerre, basée à Oran, afin d’assurer un soutien médical et social aux vétérans mutilés de la guerre de libération. Sous sa présidence, l’association est devenue un espace d’entraide pour les moudjahidine invalides, leur offrant une prise en charge médicale au niveau d’un centre d’appareillage orthopédique et d’autres services sociaux. Son action a également contribué à la préservation de la mémoire collective nationale, en organisant des colloques et conférences pour transmettre l’histoire de la lutte pour l’indépendance aux générations futures. Par son dévouement, Mohamed Bouhafsi a su allier les valeurs de sacrifice et de solidarité, marquant durablement le paysage historique et social de l’Algérie indépendante.
