Sarah M
À Belgaïd, un point noir du réseau d’assainissement a récemment été éliminé par la Direction de l’Hydraulique, en coordination avec l’entreprise SEOR et la commune de Bir El Djir. L’intervention a mis fin à une situation critique où les eaux usées débordaient jusque dans la cour de l’école primaire Moudjahid Maaïti Miloud, provoquant des désagréments majeurs.
Les services techniques ont diagnostiqué la cause principale de ces incidents : l’obstruction des canalisations due à des déchets solides provenant de travaux de construction illégaux et d’actes de vandalisme. Ce problème récurrent a été aggravé par la forte croissance démographique du secteur, entraînant une surcharge des stations de pompage existantes.
Ce récent incident n’est pas isolé. Il s’agit en effet du deuxième effondrement de canalisation en moins de trois mois, ce qui témoigne de la fragilité du réseau d’assainissement de cette zone. Face à la récurrence de ces problèmes, les habitants du pôle urbain de Belgaïd ont multiplié les plaintes dénonçant les nuisances et les risques sanitaires liés aux eaux stagnantes dans les rues.
Les autorités locales ont rapidement réagi en mobilisant des équipes spécialisées pour réparer la conduite défectueuse et rétablir l’évacuation normale des eaux usées. Parallèlement, la station de pompage numéro 2 a été réorientée pour absorber les volumes supplémentaires générés par l’urbanisation croissante.
Vers une refonte du réseau d’assainissement
Face à ces défis, la Commission de l’aménagement du territoire et des transports de l’Assemblée populaire de wilaya a appelé à une révision de la planification des stations d’épuration implantées au sein des zones urbaines. Un cas emblématique est celui de la station d’assainissement de Hassi Bounif, qui a été démantelée après avoir causé de graves désagréments aux riverains en raison de dysfonctionnements répétés.
La commission a également proposé la construction d’une station d’épuration dans chaque commune afin d’éviter la saturation du réseau et d’assurer une gestion plus efficace des eaux usées. Actuellement, plus de 65 % des infrastructures d’assainissement recensées à Oran sont hors service, selon un rapport officiel, alors que la wilaya compte plus de 102 stations, un chiffre jugé excessif au regard des contraintes environnementales et de gestion.
Un projet de modernisation en attente
Consciente de l’urgence de la situation, la Direction de l’Hydraulique a soumis une demande de financement au ministère de tutelle pour la mise en œuvre d’un vaste projet de réhabilitation du réseau d’assainissement. Celui-ci inclurait la modernisation des stations de traitement des eaux usées et la mise en place d’un bureau d’études chargé de concevoir un plan global d’amélioration du système d’assainissement.
Avec une enveloppe budgétaire estimée à plus de 2,7 milliards de dinars, cette initiative vise à prévenir les crises futures et à garantir un cadre de vie plus sain aux habitants d’Oran. Toutefois, la réussite de ce projet dépendra d’une coordination efficace entre les autorités locales, les services techniques et la sensibilisation des citoyens à la préservation des infrastructures publiques.



















