Wassila. B
L’Algérie développe ses infrastructures pétrogazières dans l’objectif de renforcer sa position sur le marché énergétique sur le marché international. Le pays a entamé la réalisation d’une nouvelle raffinerie de pétrole, selon des informations relayées lundi 24 octobre, faisant état de la pose de la première pierre de cette installation par le Premier ministre algérien Nadir Larbaoui. D’une capacité de traitement annuelle de 5 millions de tonnes, l’installation basée à Haoud El-Hamra, dans la localité de Hassi Messaoud, vise à renforcer les capacités nationales de raffinage et à assurer une production suffisante d’essence et de gasoil.
La mise en place de cette infrastructure doit répondre à la demande intérieure de carburants en Algérie et pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’exportation de produits pétroliers, avec un début de production d’ici 2027.
Lancé il y a six ans en 2019, le projet de construction d’une raffinerie de pétrole à Hassi Messaoud a enregistré plusieurs ajustements stratégiques. Après un changement de partenaires en 2023, le projet a été relancé fin 2024 avec un nouveau consortium.
Il s’agit de l’espagnol Técnicas Reunidas (51 %) et du chinois Sinopec (49 %) réunis dans le cadre d’un accord avec Sonatrach qui implique un investissement estimé à environ 4 milliards de dollars pour des travaux devant durer 65 mois. Ce projet s’inscrit dans une stratégie énergétique nationale qui cherche à diversifier les capacités industrielles et à affirmer la place de l’Algérie sur le marché énergétique international.
À titre d’exemple, le développement en cours dans le pays d’une unité de production de méthyle tertio butylether pour 521 millions de dollars illustre cette ambition. La réalisation de ce projet intervient dans un contexte marqué par une flambée des prix du gaz sur le marché international, qui a des impacts multidimensionnels sur l’Algérie, allant des opportunités économiques aux défis structurels.
L’Algérie a vu ses exportations de gaz augmenter significativement, avec une demande européenne en hausse due à la crise énergétique et à la réduction des importations russes. En 2024, le pays a fourni 38,5 % du gaz importé par l’Espagne, devenant son principal fournisseur. Les prix du gaz en Europe ont atteint un record: 50 euros/MWh en décembre 2024, et pourraient monter à 60 euros/MWh en 2025. Cette hausse bénéficie directement à l’Algérie grâce à des contrats indexés sur les prix du marché. Les exportations d’hydrocarbures algériennes sont passées de 22 milliards de dollars en 2021 à 60 milliards en 2023, et devraient rester stables autour de 50 milliards en 2025. Ces revenus soutiennent l’économie nationale et les réserves de change.
Suite à l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine en janvier 2025, l’Algérie comble le déficit, fournissant désormais plus de 20 % des besoins de l’UE. Les gazoducs Medgaz et GME (Maghreb-Europe) permettent des livraisons directes et fiables vers l’Espagne et l’Italie.