S Hadjar
Il y a quelques années encore, une lésion du ménisque impliquait pour un jeune patient plusieurs jours d’hospitalisation, des douleurs post-opératoires importantes et une longue convalescence. Aujourd’hui, à l’hôpital universitaire 1er Novembre 1954, les progrès de la chirurgie mini-invasive permettent de tout changer. Un simple geste technique, maîtrisé en moins d’une heure, a suffi pour que le patient opéré remarche le jour même.
Cette scène, presque banale pour les praticiens spécialisés, symbolise pourtant une avancée majeure dans la prise en charge des pathologies articulaires à Oran. Grâce à la reprise des interventions sous arthroscopie par le service de chirurgie orthopédique, dirigé par le Dr Briksi Tani Mohamed El Hadi, un nouveau cap est franchi. Une équipe conduite par le Dr Mokadem Mohamed Yacine a récemment réalisé une opération réussie sur un sportif de 20 ans, victime d’une déchirure méniscale au genou.
Moins de 60 minutes d’intervention, pas de chirurgie ouverte, une récupération quasi-immédiate : les bénéfices de cette technique ne sont plus à démontrer. L’arthroscopie, qui consiste à introduire une caméra miniature et des instruments chirurgicaux via des incisions de quelques centimètres seulement, permet une réparation ciblée et rapide des articulations lésées. « C’est une méthode qui répond parfaitement aux besoins des patients jeunes et actifs, souvent impatients de retrouver leur mobilité », explique le Dr Mokadem.
Mais au-delà de l’exploit technique, c’est une nouvelle organisation des soins qui prend forme. Loin de l’acte isolé, cette opération marque le retour structuré de la chirurgie mini-invasive dans l’agenda opératoire du service. Deux interventions arthroscopiques seront programmées chaque semaine dès l’année prochaine, ciblant principalement les genoux et les épaules. Ces pathologies, fréquentes chez les sportifs et les actifs, représentent une part croissante des consultations.
Pour accompagner ce changement, l’établissement hospitalier a misé sur la montée en compétence des équipes et l’investissement dans un plateau technique adapté. Une salle d’opération entièrement équipée, un encadrement rigoureux, et surtout une volonté affirmée de rendre cette médecine de précision accessible à tous.
Ce tournant stratégique n’est pas anodin. Dans un contexte où les soins spécialisés restent trop souvent centralisés dans la capitale ou à l’étranger, offrir une chirurgie moderne à Oran représente un vrai soulagement pour les patients. Plus besoin de longs déplacements ni d’attente interminable : la compétence est désormais locale.
Ce retour en force de l’arthroscopie à l’EHU d’Oran n’est donc pas qu’un progrès technique. C’est le signe d’un service hospitalier qui repense ses pratiques, anticipe les besoins de la population et assume pleinement sa mission de santé publique. Une dynamique encourageante, à l’image d’un hôpital qui avance à pas sûrs vers l’excellence.