H.Nassira
Jeudi dernier, sous la présidence du président de la Cour de justice d’Oran, s’est tenue une journée d’étude et de formation dédiée au rôle décisif de la médecine légale en matière pénale. Plus de 400 professionnels issus de divers corps judiciaires et sécuritaires ont participé à cet événement organisé par l’Institut de criminologie de l’Université Ahmed Ben Bella.
Le Dr Mohamed El Amine Bouhada, directeur de l’Institut, a souligné l’importance de multiplier les ateliers de formation conjoints réunissant médecins légistes, officiers de police judiciaire, avocats et magistrats dans le but d’améliorer les techniques d’enquête et de recherche criminelle pour garantir une justice plus efficace et transparente.
Lors de son intervention, le Dr Bouhada a insisté sur la nécessité de moderniser les services de médecine légale, notamment par la numérisation et l’intégration de l’intelligence artificielle. Il a évoqué l’utilisation des systèmes « Adyan » et « Arfis » pour simuler les scènes de crime, une avancée technologique qui promet de révolutionner les investigations. Le conférencier a rappelé que cette discipline ne se limite pas à une spécialité médicale, mais constitue une science rigoureuse dont les conclusions peuvent déterminer l’innocence ou la culpabilité des personnes mises en cause. Il a également insisté sur la collaboration indispensable entre tous les acteurs judiciaires et sécuritaires pour assurer la réussite des enquêtes.
Par ailleurs, le Dr Bouhada a mis en lumière les défis posés par les crimes complexes, notamment les infractions informatiques, les homicides et les agressions sexuelles, qui requièrent des méthodes innovantes et des outils technologiques avancés. Il a enfin appelé à un renforcement de la formation continue et à une meilleure maîtrise des nouvelles technologies dans l’analyse des données, estimant que l’enseignement supérieur représente un investissement essentiel pour l’avenir de la justice en Algérie.
Cette journée d’étude a ainsi permis de réaffirmer le rôle central de la médecine légale dans le système judiciaire, tout en ouvrant la voie à une collaboration renforcée entre les différents professionnels engagés dans la lutte contre la criminalité.