Approvisionnement en eau assuré, hygiène maîtrisée, commerces ouverts, transports disponibles, sécurité renforcée : à Oran, l’Aïd El Adha a été célébré dans une ambiance sereine et bien organisée. Une mobilisation tous azimuts qui a permis aux citoyens de vivre pleinement cette fête religieuse majeure, loin des désagréments d’antan.
Meriem B
Les Oranais ont célébré les trois jours de l’Aïd El Adha, du vendredi 6 au dimanche 8 juin, dans une atmosphère empreinte de spiritualité, de partage et de satisfaction générale. Grâce à une mobilisation exemplaire des services publics, les citoyens ont pu vivre cette fête religieuse dans des conditions nettement améliorées, loin des tracas habituels liés à l’eau, à l’hygiène, aux transports ou encore aux soins médicaux.
Dès les premières heures de vendredi matin, les mosquées de la ville ont accueilli une affluence remarquable de fidèles venus accomplir la prière de l’Aïd. Dans les quartiers, les salutations et les retrouvailles ont précédé le rituel du sacrifice, effectué dans le calme et dans le respect des traditions religieuses.
« C’est la première fois depuis longtemps que tout se passe aussi bien. On a vraiment pu profiter de la fête en famille », témoigne Samir, habitant à El Kerma.
Une eau disponible en continu
L’une des grandes réussites de cette édition réside dans la gestion efficace de l’approvisionnement en eau potable. Anticipant l’augmentation des besoins, la direction de l’hydraulique et la SEOR ont pris toutes les mesures nécessaires pour garantir une disponibilité continue de l’eau dans les foyers, y compris dans les zones périphériques de la wilaya.
« L’eau n’a jamais manqué à la maison, du matin au soir. C’est un vrai soulagement pendant l’Aïd », souligne Nadia, résidente à Haï Es-Seddikia.
Commerces ouverts durant les 3 jours de l’Aïd
La direction du commerce de la wilaya d’Oran a veillé au respect rigoureux du dispositif de permanence. Résultat : aucune pénurie de pain, de lait ou de produits de première nécessité n’a été constatée durant les deux premiers jours de fête. Mieux encore, de nombreux commerces n’ont réquisitionnés ont repris leur activité dès le dimanche, troisième jour de l’Aïd, bien qu’il soit officiellement férié.
« J’ai pu faire des courses dimanche matin, et même acheter des gâteaux frais pour les invités », raconte Lilia, croisée à Haï Yaghmoracen.
Plusieurs boulangers, supérettes et vendeurs de produits frais ont répondu présent, permettant aux familles de se réapprovisionner sans difficulté.
« Trouver du pain chaud en fin de journée pendant l’Aïd, c’est devenu possible ! », se réjouit Farida, habitante de Haï Akid Lotfi.
Transports urbains et ferroviaires au rendez-vous
Du côté des transports, la circulation s’est déroulée dans de bonnes conditions. Taxis, bus urbains et intercommunaux ont assuré les liaisons nécessaires, facilitant les déplacements familiaux ou vers les cimetières.
La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a également mis en place un programme spécial Aïd, assurant des dessertes supplémentaires pour répondre à la demande des voyageurs.
« J’ai pris un train pour Sidi Bel Abbès, le service était fluide et ponctuel », raconte Mourad, père de famille.
Hygiène urbaine : un tournant réussi
Longtemps pointée du doigt, la gestion des déchets post-sacrifice a connu un net progrès cette année. Les services communaux, l’entreprise de wilaya Oran Propreté (EPIC-ORAN PROPRETÉ), les prestataires privés et les équipes des CET ont été mobilisés dès les premières heures du vendredi pour assurer l’évacuation rapide des peaux et déchets organiques.
« À midi, la peau et les ordures avaient disparu de la rue. C’est une première ! », affirme Amar, habitant de la cité El Menzah.
Les images récurrentes de peaux de moutons entassées sur les trottoirs, dégageant des odeurs insupportables, ont laissé place à des rues plus propres et respirables.
Prise en charge médicale permanente
Le volet sanitaire n’a pas été en reste. Les unités médicales de proximité, les polycliniques ainsi que les services d’urgence (UMC) des hôpitaux ont été placés en alerte renforcée pendant toute la durée de la fête, assurant une couverture médicale continue.
« Nos équipes ont été mobilisées depuis la veille de l’Aïd. Le dispositif a fonctionné sans surcharge », a précisé un cadre de la direction de la santé, saluant la disponibilité du personnel soignant.
Sécurité assurée sur tout le territoire
La fête s’est déroulée dans un climat de sécurité renforcée. La sûreté de la wilaya d’Oran dans le cadre du programme de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et les unités de la Gendarmerie nationale ont mis en place des plans de sécurité spéciaux autour des lieux de prière, des axes routiers et des zones commerciales.
Des patrouilles pédestres et motorisées ont veillé à la sécurité des personnes et des biens, prévenant les incidents habituels liés aux fêtes.
Une organisation nationale à l’échelle du pays
Les efforts déployés à Oran s’inscrivent dans une stratégie nationale coordonnée. Ces dispositions ont été entreprises à travers tout le territoire pour permettre aux Algériens de passer l’Aïd dans la sérénité, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
À ce titre, une vaste opération d’importation de moutons depuis l’Espagne et la Roumanie a été orchestrée, mobilisant une logistique terrestre, maritime et vétérinaire impressionnante. Objectif : réguler le marché, éviter les spéculations et permettre aux familles, notamment les plus modestes, d’acheter des moutons à un prix encadré fixé à 40 000 dinars.
« Grâce à cette mesure, j’ai pu acheter un mouton pour la première fois depuis trois ans », confie Kamel, ouvrier et père de quatre enfants.
Une fête exemplaire, un modèle à pérenniser
Dans l’ensemble, les citoyens d’Oran n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction, saluant la coordination entre les différents secteurs et la réactivité des services publics. Cette fête a constitué une démonstration concrète de ce qu’une gestion anticipative, concertée et bien exécutée peut produire en termes de confort collectif.
À l’heure des bilans, beaucoup espèrent que cette dynamique se poursuivra lors des prochaines fêtes religieuses, voire au quotidien.
« Ce qu’on a vécu cette année, c’est un vrai tournant. Il ne faut pas que ce soit juste pour l’Aïd », conclut Yamina, retraitée de haï Boulanger.
Au-delà de la satisfaction exprimée, c’est une prise de conscience collective qui semble émerger : celle que l’efficacité et le bien-être citoyen ne relèvent pas de l’exception mais peuvent devenir la norme. À Oran, l’Aïd El Adha 2925 restera dans les mémoires comme l’exemple d’une fête réussie, preuve qu’avec anticipation, rigueur et volonté politique, il est possible de concilier tradition et modernité.