Wassila. B

Alors que les investissements directs étrangers (IDE) ont reculé de 11 % dans le monde en 2024, l’Algérie s’est distinguée par une hausse notable de 18 %, atteignant 1,43 milliard de dollars, selon le dernier rapport de la CNUCED. Le rapport annuel de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a mis en lumière un phénomène peu courant dans un contexte mondial marqué par la contraction des flux d’IDE : l’Algérie enregistre une progression remarquable. Portée par des réformes économiques, une stabilité juridique renforcée et une volonté politique affirmée, l’économie algérienne semble renouer avec les investisseurs étrangers. Le contraste est saisissant. Tandis que la planète connaît une baisse généralisée des investissements, plombée par l’instabilité géopolitique, les tensions commerciales et une conjoncture économique incertaine, l’Algérie fait figure d’exception. Le pays a attiré 1,43 milliard de dollars d’IDE en 2024, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle intervient à une période où les investissements mondiaux dans les infrastructures et l’industrie ont particulièrement souffert. Le rapport de la CNUCED évoque une « détérioration de l’environnement d’investissement à l’échelle mondiale », sur fond de divisions géopolitiques croissantes. Selon l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), plusieurs facteurs ont contribué à cet afflux de capitaux étrangers. En tête, la réforme de la loi sur l’investissement, saluée pour la clarté et la stabilité juridique qu’elle introduit. Cette réforme a permis de rassurer les investisseurs et de leur offrir un cadre plus prévisible et attractif. La diversification économique entamée par l’Algérie joue également un rôle central. Le rapport souligne les efforts du pays pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, en valorisant les secteurs industriel, agricole, touristique, ainsi que les énergies renouvelables. L’amélioration des infrastructures portuaires, les projets de transport et les initiatives en matière de connectivité énergétique facilitent les échanges commerciaux et renforcent la compétitivité du territoire. L’adhésion à des accords économiques d’envergure, tels que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), conforte aussi cette dynamique. Ces engagements internationaux ouvrent de nouvelles perspectives d’exportation vers les marchés africains, augmentant encore l’attractivité du pays. L’Algérie continue de bénéficier d’un capital naturel abondant qui reste un atout majeur. Mais cette richesse s’accompagne désormais d’une ressource humaine qualifiée. La poursuite des réformes, l’amélioration continue du climat des affaires et la promotion active du pays sur la scène internationale seront déterminants pour inscrire durablement l’Algérie sur la carte mondiale de l’investissement. L’Algérie parvient ainsi à inverser la tendance. Une réussite qui pourrait transformer le pays en une véritable locomotive économique régionale.