L’Italie soutient l’Algérie au sein de l’UE

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Wassila. B 

Alors que la France multiplie les signes de tension dans ses relations avec Alger, l’Italie adopte une tout autre posture : celle du dialogue constructif, des partenariats mutuellement bénéfiques et du soutien au sein des institutions de l’UE. Une orientation affirmée avec force lors du sommet intergouvernemental Italie-Algérie à travers une déclaration commune qui tranche nettement avec le ton de plus en plus hostile de Paris. Rome n’a pas choisi le camp de la surenchère diplomatique. Face au litige commercial qui secoue actuellement les relations économiques entre l’Algérie et l’Union européenne, et dans un contexte marqué par l’ouverture d’une procédure d’arbitrage commercial lancée par Bruxelles contre Alger, l’Italie a clairement misé sur la concertation. Dans leur déclaration commune, les représentants italiens et algériens affirment vouloir « adapter l’accord en tenant compte de l’équilibre des intérêts des deux parties » et insistent sur « l’importance de renforcer l’échange et les consultations afin de résoudre tout différend dans un esprit de compromis et de respect mutuel ». Ce langage diplomatique constructif, fondé sur la confiance et l’écoute, contraste avec la posture de plus en plus hostile adoptée par la France de Bruno Retailleau. À Paris, la relation avec Alger est enfermée dans une logique d’opposition et d’instrumentalisation politique. Cette dérive s’observe notamment du côté des responsables de droite, dont certains ont clairement fait du dossier algérien un levier de positionnement visant à séduire l’électorat xénophobe. Dernier exemple en date : Bruno Retailleau, déclarait dans Le Figaro qu’il était « urgent de bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l’accord d’association ». Selon lui, cet accord bénéficierait davantage à l’Algérie qu’à l’Europe, une position qui s’inscrit dans une stratégie plus médiocre visant à polluer les relations avec Alger. Ce climat de crispation, alimenté par des arrière-pensées électoralistes mesquines et une volonté affichée d’hostilité, éloigne la France d’une gestion pragmatique de sa relation avec l’Algérie, pourtant essentielle sur les plans politique et économique. À l’inverse, l’Italie, tout en restant pleinement engagée dans le cadre européen, montre qu’une voie médiane est possible : celle d’un dialogue lucide,  et sans hostilité inutile. Ce positionnement italien n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans une relation bilatérale en constante consolidation, marquée ces dernières années par de nombreux accords énergétiques et économiques, notamment dans le secteur gazier. Rome perçoit clairement l’Algérie comme un partenaire stratégique en Méditerranée, et non comme un adversaire ou un problème à gérer. L’approche italienne n’est pas seulement diplomatique ; elle reflète une vision géopolitique à long terme, axée sur la stabilité régionale et la co-construction d’un espace euro-méditerranéen plus équilibré. Rome marque des points. En pariant sur la confiance, elle se positionne en interlocuteur crédible et respecté, au moment même où Paris voit son influence s’éroder. Le contraste est saisissant et lourd de conséquences.