Djamila.M

 

Le service de cardiologie de l’hôpital du 1er Novembre à Oran enregistre une augmentation alarmante du nombre de patients atteints du syndrome coronarien aigu, dont plus de 70% sont également diabétiques, selon les données de l’année 2024-2025.

La Dr Ouahiba Benache, spécialiste en cardiologie, tire la sonnette d’alarme sur cette situation préoccupante qui complique considérablement la prise en charge médicale. « Ces patients présentent une double urgence : une crise cardiaque à traiter rapidement et un contrôle strict du taux de sucre dans le sang », explique-t-elle et d’ajouter que la combinaison de ces deux affections multiplie le risque de complications graves, allant de l’insuffisance cardiaque au décès. « Ces cas exigent une approche médicale précise et rapide, car tout retard peut entraîner des complications menaçant la vie du patient. » Prévient-elle.

Dr Benache a également fait savoir que la prise en charge requiert une coordination étroite entre cardiologues, diabétologues et infirmiers. Selon la spécialiste, l’angioplastie, ou ouverture des artères obstruées, associée à un traitement insulinique adapté, constitue la base du traitement d’urgence. Par ailleurs, la Dr Benache souligne les progrès réalisés dans le domaine du diabète en Algérie, avec l’introduction de nouvelles insulines améliorant le contrôle glycémique, notamment chez les patients cardiaques. Ces innovations améliorent l’état des patients et réduisent le nombre de complications, tout en facilitant un suivi médical plus précis. Elle a également insisté sur l’importance du suivi des patients après leur sortie de l’hôpital, à travers des visites périodiques et des examens réguliers pour maintenir l’équilibre de leur état de santé.

Toutefois, la prévention demeure un enjeu crucial. Beaucoup de patients arrivent en urgence car ils ignorent leur diabète ou ne suivent pas correctement leur traitement. La docteure insiste sur la nécessité d’une prise en charge globale, intégrant la nutrition, la psychologie, et la sensibilisation du public au dépistage précoce et à la gestion continue de la maladie. « Les patients doivent changer leur mode de vie, notamment en améliorant leur alimentation, en pratiquant une activité physique et en évitant le stress. » Insiste la docteure.

Cette situation révèle un dysfonctionnement important en matière de prévention et de suivi dans notre système de santé, appelant à une mobilisation collective pour protéger les populations vulnérables.