Hyundai,  une relance et une stratégie viable

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Wassila. B

L’annonce du ministre de l’Industrie et Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb, a fait l’effet d’un signal fort : l’usine Hyundai de Tiaret, fermée depuis le scandale Tahkout, pourrait renaître bientôt. Confiée à une entreprise publique, cette unité, symbole d’un secteur automobile en pleine renaissance, s’inscrit désormais dans une stratégie affichée de « récupération et de relance » des actifs industriels. Cette orientation n’est pas anodine. L’usine Hyundai de Tiaret, lancée en 2017 dans l’euphorie d’une « industrialisation rapide », illustre une unité d’assemblage qui importait en kits ce qu’elle revendait comme production nationale. Sa fermeture en 2019 a laissé derrière elle une friche industrielle, du matériel coûteux immobilisé. La décision de relancer ce site avec une entreprise publique marque donc une volonté claire : ne plus laisser dormir un outil industriel, quel qu’il soit. Quel modèle sera retenu ? Une relance sous la marque Hyundai est salutaire, puisque le constructeur sud-coréen a déjà acté son retour via un nouvel investissement de 400 millions de dollars à Relizane, en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan. L’usine de Tiaret devra donc trouver une autre vocation, sous une autre bannière, et surtout avec une logique économique viable. Les usines dites « de montage » n’ont pas permis de développer une véritable intégration locale ni de transférer le savoir-faire. Elles ont pesé sur la balance commerciale sans créer de valeur ajoutée notable. Le gouvernement exige un cahier des charges clair : taux d’intégration progressif, réseau de sous-traitants locaux, transfert de technologie et formation des travailleurs. Confier ce site à une entreprise publique peut offrir une garantie de transparence et d’orientation vers l’intérêt général. L’efficacité d’une telle relance dépendra de la capacité de l’État à nouer de véritables partenariats industriels, à attirer un constructeur crédible, et surtout à créer un écosystème où la voiture « made in Algeria » ne se résume pas à un simple assemblage. Le projet ambitieux de réalisation d’une usine de fabrication de véhicules Hyundai en Algérie a franchi une nouvelle étape clé. Le ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, a reçu récemment une délégation d’investisseurs omanais représentant la SARL Hyundai Motors Manufacturing Algeria, partenaire principal de ce projet stratégique. Lors de cette rencontre, les parties ont fait le point sur l’état d’avancement du projet, qui a été officiellement présenté par les représentants du groupe omanais Saud Bahwan. Le constructeur sud-coréen Hyundai, en partenariat avec ce groupe, a obtenu l’agrément nécessaire pour fabriquer des véhicules en Algérie, comme l’a annoncé le ministère de l’Industrie. Avec une stratégie claire et cohérente, ce projet pourrait incarner le redressement d’une filière automobile assainie, tournée vers la transparence et la compétitivité. En définitive, la relance de l’usine Hyundai de Tiaret n’est pas seulement une affaire industrielle. C’ est une victoire politique et économique.