Wassila. B 

Le Groupe des États arabes aux Nations unies a vivement condamné, hier, lors d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme à Genève, ce qu’il a qualifié d’« agression sioniste flagrante » ayant ciblé la capitale qatarie, Doha. Porte-parole du groupe, l’ambassadeur algérien Rachid Beladehane a dénoncé avec « la plus grande fermeté » un « crime odieux que l’histoire retiendra » et une « atteinte grave au droit international, à la Charte des Nations unies et aux usages internationaux ».
Cette réunion extraordinaire, la dixième depuis la création du Conseil en 2006, a été convoquée à la suite d’une demande conjointe du Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et du Koweït, représentant le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Elle intervient dans un contexte régional extrêmement tendu, marqué par une escalade des violences.
Dans son intervention, M. Beladehane, chef de la mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève, a fustigé l’acte de « l’occupant sioniste », qu’il a présenté comme s’inscrivant dans une longue liste de « crimes et d’exactions ». Le diplomate a affirmé que cette agression « constitue un crime odieux que l’histoire retiendra, une atteinte grave au droit international, à la Charte des Nations unies, et aux usages internationaux ».
Le Groupe arabe a réaffirmé son « entière solidarité avec l’État frère du Qatar » et son engagement à « garantir sa sécurité et celle de ses citoyens ». Cette déclaration de soutien unanime souligne la perception commune parmi les membres de la Ligue arabe d’une menace partagée contre la souveraineté et l’intégrité territoriale des États de la région.
Au-delà de la condamnation, le Groupe des États arabes a mis en garde la communauté internationale contre les conséquences potentiellement désastreuses de cette escalade. Il a estimé que de telles actions « risquent d’entraîner la région dans le chaos et compromettre sa sécurité et sa stabilité ».
Un point crucial soulevé dans la déclaration est la question de l’impunité. Le Groupe arabe a souligné que « l’impunité et l’absence de toute reddition de comptes confortent cette logique de guerre que l’occupation tente d’imposer dans la région ». Cet argument appelle directement à une intervention de la communauté internationale pour briser ce qu’ils perçoivent comme un cycle de violence sans conséquences pour ses auteurs. Un aspect particulier de la condamnation a porté sur le rôle du Qatar en tant que médiateur. Le Groupe a exprimé sa « vive inquiétude face au ciblage d’un État médiateur œuvrant pour la paix ». Cet acte est perçu comme « compromettant les efforts de médiation visant à mettre fin à l’effusion de sang à Ghaza », et comme une « violation flagrante des chartes et us internationaux » qui protègent traditionnellement les rôles diplomatiques.
Le Groupe arabe a lancé un appel pressant à la communauté internationale, l’exhortant à « agir en toute urgence pour mettre fin à ces violations et imposer le respect du droit international, de la Charte des Nations Unies et des résolutions de la légalité internationale ». L’« agression sioniste » visant des résidences de dirigeants du Hamas à Doha a effectivement provoqué une vague de condamnations à travers le monde arabe et au-delà. De nombreuses capitales l’ont décrite comme un acte imprudent, une violation flagrante de la souveraineté qatarie et une escalade irresponsable menaçant la sécurité régionale et internationale.
Cette réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme et la déclaration virulente du Groupe des États arabes illustrent l’intensification des tensions et la polarisation croissante autour du conflit, alors que les appels au dialogue et au respect du droit international semblent peiner à trouver un écho concret sur le terrain. La communauté internationale se trouve une nouvelle fois face à un défi de taille : traduire ces condamnations en actions concrètes pour éviter une escalade incontrôlable et préserver les canaux diplomatiques encore ouverts.