Djamila.M

 

À l’occasion du quatrième anniversaire du décès du moudjahid Cheikh Ayad Bouabdelli, une conférence exceptionnelle s’est tenue récemment à Oran, au cœur de la mosquée du pôle “Cheikh Ibn Badis”. Organisée sous le thème « Le moudjahid Cheikh Ayad Bouabdelli : vie et parcours », cette troisième édition a rassemblé experts, historiens, professeurs et chercheurs autour de la riche histoire d’un homme dont l’engagement pour la patrie est resté longtemps méconnu.

Cette manifestation est le fruit d’une collaboration étroite entre le laboratoire d’études maghrébines sur les élites et la construction de l’État national, la famille du défunt, ainsi que plusieurs institutions locales, notamment la direction de la jeunesse et des sports, la direction des moudjahidines et le musée du moudjahid. L’objectif principal est de faire revivre la mémoire de Cheikh Ayad Bouabdelli, dont le parcours exceptionnel mérite une reconnaissance renouvelée et approfondie.

Lors de son allocution, Aït Habouche Hamid, directeur du laboratoire, a expliqué que cette rencontre vise à mettre en lumière les étapes clés de la vie de Bouabdelli, qui n’avaient pas été suffisamment valorisées malgré leur importance. Plus qu’un simple hommage, cette conférence entend souligner le rôle multiple joué par ce moudjahid au cours de la guerre de libération nationale, puis dans la construction du nouvel État algérien.

Parmi les faits saillants de son parcours, Bouabdelli a été un acteur majeur de la révolution, mais aussi un pionnier dans le domaine sportif, contribuant à la création de l’équipe de football du Front de Libération Nationale (FLN). Après l’indépendance, il a assumé la première responsabilité policière à Oran, prouvant sa capacité à œuvrer pour la sécurité et l’ordre public. Parallèlement, il s’est investi dans l’éducation et la presse, témoignant d’une volonté constante de servir la cause nationale sous diverses formes.

La conférence a été enrichie par la présence du Dr Zebar Bouabdellah, représentant du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, qui a rappelé les valeurs patriotiques et spirituelles incarnées par le moudjahid. Il a insisté sur le fait que des hommes comme Bouabdelli ne sont pas seulement honorés dans les mémoires, mais inscrits pour toujours dans l’histoire nationale.

L’intervention de Mourad Boutadjine, ancien journaliste engagé, a ajouté une dimension humaine à ce rappel historique. Selon lui, ces rencontres jouent un rôle crucial dans la préservation de la mémoire des symboles nationaux. Il a particulièrement mis en avant l’humilité exemplaire de Bouabdelli, un « soldat remarquable » qui a préféré le travail discret au rayonnement personnel.

L’événement a également permis d’entendre des témoignages poignants de proches et compagnons du moudjahid. En particulier, Mehdi Bouabdelli, son fils, s’est vu attribuer une place centrale dans l’organisation de cette commémoration, incarnant la transmission du témoignage familial et la volonté de faire vivre cet héritage auprès des jeunes générations.

Enfin, les contributions scientifiques des chercheurs ont apporté un éclairage approfondi sur les différentes facettes de la vie du moudjahid. Que ce soit dans la lutte armée, dans le domaine éducatif, médiatique ou sportif, ces interventions ont souligné la pluralité et la richesse d’un engagement qui a marqué durablement l’histoire algérienne.

 

Cette conférence illustre à la fois le devoir de mémoire et l’importance de valoriser les parcours individuels au sein de la grande épopée nationale. Elle rappelle que le destin de la nation repose aussi sur ces hommes discrets, dont l’action humble mais déterminée a façonné l’Algérie d’aujourd’hui.