H.Nassira
Oran, une ville autrefois réputée pour ses nombreux espaces verts, fait aujourd’hui face à une dégradation inquiétante de ses jardins et parcs. Houari Yahyaoui, coordinateur du réseau environnemental et citoyen à Oran, tire la sonnette d’alarme sur la situation alarmante des zones végétalisées, soulignant l’urgence de redynamiser leur gestion en impliquant des experts, des universitaires et les associations locales de défense de l’environnement.
Dans une récente interview, Houari Yahiaoui a exprimé sa profonde inquiétude quant au manque d’engagement des autorités locales. Les assemblées populaires communales et de wilaya, chargées de la protection des espaces verts, ne jouent pas le rôle escompté. En effet, aucune initiative structurée, telle que l’organisation de sessions de travail ou de rencontres avec les associations environnementales, n’est mise en place pour élaborer des solutions adaptées. Selon lui, cette absence de dialogue et de concertation a laissé la situation se dégrader jusqu’à devenir hors de contrôle. Par ailleurs, des propositions et recommandations existent mais sont systématiquement ignorées. Le coordinateur dénonce notamment le manque de formation spécialisée des responsables en matière de jardinage et d’aménagement paysager, un déficit qui exacerbe le jaunissement des espaces verts, phénomène visible dans plusieurs quartiers et rues stratégiques de la ville. Le constat est sans appel : Oran voit son patrimoine végétal s’étioler faute d’une prise en charge appropriée.
Face à ce constat, Houari Yahiaoui avance une solution qui passerait par le renforcement des structures dédiées à la gestion des espaces verts. L’Entreprise « Oran verte » ne suffit plus à elle seule. Il propose la création de deux ou trois autres entités similaires afin de répartir efficacement la charge du suivi et de l’entretien des zones végétalisées. Cette démarche devrait s’accompagner d’une étude approfondie, réalisée en collaboration avec des spécialistes, afin d’assurer une gestion plus technique et adaptée. Il insiste aussi sur l’importance de maîtriser la plantation et l’entretien des palmiers, qui nécessitent des techniques précises et une localisation adéquate, loin des zones urbaines denses.
Houari Yahyaoui considère que la sauvegarde des espaces verts d’Oran passe par une prise de conscience collective, une coopération étroite entre autorités, experts et citoyens, ainsi qu’un engagement fort pour intégrer l’environnement durable au cœur des politiques locales. Sans ces efforts conjoints, la ville risque de perdre l’un de ses atouts majeurs, essentiel à la qualité de vie de ses habitants.
