Lors de l’ouverture officielle du NAPEC 2025 à Oran, le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a livré un discours ambitieux et rassembleur. Il y a réaffirmé la vision stratégique de l’Algérie : une politique énergétique fondée sur la souveraineté, la durabilité et le partenariat.
« L’Algérie est une terre d’opportunités, prête pour l’avenir. Nos ressources sont considérables, notre stratégie est claire et notre engagement envers nos partenaires est constant. » Par ces mots, Mohamed Arkab a ouvert la 13ᵉ édition du North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (NAPEC 2025), ce lundi 6 octobre, au Centre des conventions “Mohamed Ben Ahmed” d’Oran.
S’exprimant devant un parterre d’experts internationaux, d’investisseurs et de représentants diplomatiques, le ministre a salué la présence de son homologue, Mourad Adjal, ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, ainsi que celle du professeur Geoff De Porter, spécialiste de la géopolitique énergétique mondiale. Il a souligné que cette rencontre illustre « la profondeur des liens de coopération qui unissent l’Algérie à ses partenaires internationaux ».
Placé sous le thème “Accélérer l’énergie de demain et réaliser un mix énergétique efficace à travers le partenariat, l’investissement, l’innovation et la technologie”, le NAPEC 2025 se veut la plus grande plateforme professionnelle du continent africain et du bassin méditerranéen, rassemblant les acteurs majeurs des hydrocarbures, de l’hydrogène et des énergies renouvelables.
Mohamed Arkab a insisté sur la nécessité d’adopter une approche pragmatique de la transition énergétique. « Le gaz naturel demeure le carburant de transition clé dans l’équation énergétique mondiale », a-t-il affirmé, rappelant que l’Algérie poursuivra ses investissements dans les hydrocarbures tout en intégrant les technologies propres et les standards environnementaux les plus stricts.
S’appuyant sur les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il a noté que la demande mondiale devrait atteindre 45 millions de barils de pétrole par jour et 2 000 milliards de m³ de gaz naturel à l’horizon 2050, d’où l’importance d’une transition réaliste et progressive, adaptée aux besoins du développement économique.
Réformes structurelles et investissements massifs
Le ministre a rappelé que la stratégie énergétique nationale, mise en œuvre sous les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, repose sur trois axes majeurs : la modernisation du cadre juridique des hydrocarbures pour renforcer l’attractivité du pays ; la promotion de la recherche et de l’exploration, y compris offshore et l’adoption de technologies d’extraction avancées pour améliorer les rendements et valoriser les réserves nationales
Cette dynamique a connu un tournant décisif avec la campagne “2024 Algeria Bid Round”, lancée par ALNAFT, qui s’est soldée par cinq contrats d’exploration signés avec Qatar Energy, Eni, Sinopec et TotalEnergies, pour un investissement global d’un milliard de dollars.
Mohamed Arkab a mis en avant la vocation géostratégique de l’Algérie dans le développement d’un espace énergétique intégré entre l’Afrique et l’Europe. Le gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l’Europe via le Niger et l’Algérie, illustre selon lui « un modèle de partenariat africain constructif ». Ce projet, d’une capacité prévue de 30 milliards de m³ par an, permettra de renforcer la sécurité énergétique commune et de soutenir le développement local dans les pays de transit.
Un engagement ferme pour l’environnement et la durabilité
Le ministre a également évoqué les efforts du pays pour réduire son empreinte carbone. Sonatrach s’est engagée à limiter le torchage du gaz à moins de 1 % d’ici 2030 et participe activement aux initiatives internationales “Zero Methane Emission” et “No Routine Flaring by 2030”. Parallèlement, un programme national de reboisement de 520 000 hectares sur dix ans, représentant plus d’un milliard de dollars d’investissement, est en cours pour favoriser la séquestration du carbone et la biodiversité.
Mohamed Arkab a aussi évoqué le potentiel du secteur minier, pilier de la diversification économique nationale. Trois projets structurants sont en phase de développement : la mine de fer de Gara Djebilet, le complexe intégré de phosphate à Tébessa, et le gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour.
Ces projets, a-t-il expliqué, visent à valoriser les ressources locales, à attirer des partenaires technologiques et à consolider la souveraineté économique du pays.
Enfin, le ministre a souligné que la réussite du modèle énergétique algérien repose avant tout sur la compétence nationale. « La valorisation de nos ressources humaines et scientifiques est la clé de la souveraineté énergétique et minière de demain », a-t-il affirmé, insistant sur la place stratégique de la recherche, de la formation et des start-up technologiques.
En conclusion, Mohamed Arkab a lancé un message fort aux investisseurs : « Nous n’invitons pas seulement nos partenaires à observer notre progrès, mais à en faire partie. Ensemble, saisissons ces opportunités pour construire un avenir énergétique plus sûr, plus propre et plus durable pour nos peuples. »