H Nassira 

À la veille du 71ᵉ anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, Oran s’apprête à célébrer un double événement : la commémoration d’une page glorieuse de l’histoire nationale et la renaissance d’un joyau de son patrimoine urbain, la mythique « Dar El Assadain », la Maison des deux Lions.

Fermé depuis plusieurs années pour restauration, l’ancien siège de la mairie d’Oran, situé sur la place du 1er Novembre — plus connue sous le nom de Place d’Armes —, s’apprête à rouvrir ses portes au public. Son appellation, Dar El Assadain, évoque les deux majestueux lions en bronze installés de part et d’autre de son entrée, symboles indissociables de la ville et témoins silencieux de son histoire.

La réhabilitation de cet édifice d’exception, d’une valeur architecturale et artistique remarquable, a mobilisé une enveloppe de 70 milliards de centimes. L’opération, menée après la levée du gel du projet, s’est étalée sur près d’une année. Elle a permis de restaurer minutieusement les façades, les ornements et les espaces intérieurs, afin de restituer à ce bâtiment historique toute la noblesse de son architecture originelle.

La réouverture de la Maison des deux Lions s’inscrit dans le cadre du programme officiel des festivités commémorant le 1er Novembre. Plus qu’une simple cérémonie, il s’agira d’un moment de mémoire et d’émotion, où l’histoire se mêle à la fierté patrimoniale, dans un lieu qui a vu défiler tant de pages du passé oranais.

Dans le même esprit d’hommage, les autorités locales ont annoncé que la trémie du rond-point de la Pépinière à Bir El Djir portera désormais le nom de « Tunnel du 1er Novembre », perpétuant ainsi le souvenir des héros de la Révolution et des valeurs de liberté et de dignité qu’ils ont défendues.

Avec la renaissance de l’ancien siège de la mairie, Oran ne se contente pas de restaurer un monument : elle réveille une part de son âme, en inscrivant la mémoire des pierres dans celle des hommes.