I.Yacine
Mascara confirme, une nouvelle fois, la place stratégique de l’oléiculture dans son paysage agricole. À l’entame de la campagne 2025/2026, la wilaya affiche des indicateurs qui traduisent une dynamique réelle, marquée par l’élargissement des superficies et un volume de production conséquent, malgré des difficultés ayant pesé sur la qualité du produit. La superficie totale plantée en oliviers à travers la wilaya atteint 20641 hectares. Sur cet ensemble, 14655 hectares sont déjà entrés en phase de production, tandis que le reste correspond à des plantations récentes appelées à renforcer l’offre dans les prochaines années. Cette progression s’inscrit dans une orientation durable en faveur de la filière, portée à la fois par l’initiative privée et par les dispositifs publics de soutien à l’agriculture. Pour la saison en cours, les services agricoles tablent sur une production globale de 482066 quintaux d’olives. Les premières données arrêtées à la fin du mois de décembre font état d’un volume déjà récolté de 455898 quintaux, issus d’une superficie cueillie de 10526 hectares. Le rendement moyen enregistré s’établit autour de 43,31 quintaux à l’hectare, un niveau jugé globalement conforme aux standards observés dans la région. La production reste cependant inégalement répartie sur le territoire. Les communes de Sig, Oggaz, Ras El Aïn Amirouche et Alaïmia concentrent l’essentiel des vergers, avec une superficie plantée de 5682 hectares, dont 5145 hectares productifs. Ce pôle constitue le noyau dur de l’oléiculture locale. À cela s’ajoutent les zones de Mohammadia et Sidi Abdelmoumen, qui totalisent 683 hectares, dont 585 hectares en production, ainsi que Bouhanifia et Macta Douz avec 868 hectares plantés et 518 hectares productifs. D’autres communes participent également à cet effort agricole. Oued Taria et Aïn Fekan comptent 2439 hectares d’oliviers, dont 1835 hectares sont exploités, tandis que Hachem et Zelamta disposent de 1270 hectares plantés pour seulement 786 hectares en production. À Aouf et El Beniane, la superficie totale atteint 1054 hectares, avec 650 hectares effectivement productifs. Ces écarts traduisent des rythmes différents d’entrée en production, liés à l’âge des plantations et aux conditions techniques locales. Comparée à la campagne 2024/2025, la saison actuelle se distingue par une augmentation des superficies. L’an dernier, la wilaya comptait 20154 hectares plantés, dont 14548 hectares productifs, pour une récolte totale de 569069 quintaux. En une année, les surfaces ont progressé de 487 hectares et les superficies productives de 107 hectares. Cette évolution positive contraste toutefois avec un recul attendu de la production globale. Sur le terrain, de nombreux producteurs expriment une certaine déception. La qualité des olives n’a pas été à la hauteur des attentes, avec des fruits souvent de petit calibre. Cette situation a pesé sur les prix à la vente et réduit les marges des exploitants. Face à ce contexte, beaucoup ont choisi de diriger leur récolte vers les huileries afin de transformer l’olive en huile, une option jugée plus sûre pour préserver le revenu. Ainsi, le secteur oléicole à Mascara avance sur une ligne de crête. Les chiffres témoignent d’un potentiel réel et d’une filière en expansion, mais les contraintes climatiques rappellent la fragilité de cet équilibre.




















